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  Sommaire - DVD -  G - L -  L’éventreur de New-York (Lo squartatore di New-York) - Edition Collector
"L’éventreur de New-York (Lo squartatore di New-York) - Edition Collector"
de Lucio Fulci

Avec Howard Ross, Alexandra Delli Colli, Jack Hedley
Neo Publishing

Une des meilleures surprises de cette fin d’année. Continuant dans l’édition des films de Lucio Fulci dans d’excellentes conditions, Neo Publishing permet ainsi de posséder dans sa DVDthèque le meilleur du pape du cinéma gore transalpin. Lequel ne fit pas que des réussites, sa période de gloire commençant réellement avec « L’emmurée vivante » (qui sort aussi en Collector, on y reviendra ultérieurement) que suivirent « L’enfer des zombies », « Frayeurs », « L’au delà » (son meilleur dans la série des zombies), le très gothique et excellent « La maison près du cimetière » et enfin, le rideau tombera sur son talent dans ce genre avec ce si injustement méprisé et pourtant bien meilleur qu’on ne le croit ou qu’on ne lut souvent (voir même encore aujourd’hui !) « Eventreur de New-York ». La suite de sa carrière donne des titres de séries Z telles que « Manhattant baby », « Zombi 3 », « Conquest » (l’heroic-fantasy du très pauvre !), « 2072 les mercenaires du futur » (du sous-sous « Mad Max 2 » !), un giallo honnête sans plus, « Murderock ». Seul son incursion dans l’érotisme vénéneux et tordu donnera le meilleur de la fin de la carrière de Lucio Fulci, son « Miel du diable » étant réellement excellent, sulfureux, love-story fataliste et sado-masochiste entre un toubib séquestré dans une maison isolée sur une falaise par la fiancée de l’homme qu’il tua accidentellement. N’oublions pas non plus que Fulci signa le scénario de « Masque de cire », l’excellent shocker horrifique d’époque avec Robert Hossein que réalisa finalement Sergio Stivaletti, Fulci décédant juste avant le tournage.
Revenons à « L’éventreur de New-York », un polar glauque aux meurtres si graphiquement gores que le film peut se considérer comme un film d’horreur urbain. A New-York, la police est mise en échec devant les actes d’un psychopathe qui massacre carrément de jeunes filles à coups de couteau ou de rasoir. Il les défigure, les éventre, les mutile avec une rare sauvagerie. Mais une victime ayant réussi à lui échapper va peut-être enfin amener le flic chargé du dossier sur la piste du tueur.
Au delà de ses meurtres graphiques gores dont un particulièrement détaillé dans l’horreur, « L’éventreur de New-York » décrit aussi les bas-fonds les plus sordides de la « Big Apple ». Un peu comme si on mixait « Descente aux enfers », « Cruising » (dont on peut voir encore dans le film des graffitis dénonçant ce film !) et « 42ème rue » avec l’horreur de Fulci ! Chaque personnage est en fait un déviant en puissance, du flic partageant ses nuits avec la même prostituée, à l’épouse nymphomane d’un notable jouissant en écoutant ses cassettes où elle enregistre des râles de plaisir. Une sorte de panel d’une population bien spécifique d’un New-York violent, bien moins aseptisé qu’aujourd’hui. De cette peinture sociale complètement corrompue par tous les vices sort un thriller horrifique bien plus « riche » qu’on peut le penser et qui à revoir aujourd’hui en sort curieusement « grandi » dans la filmographie de Fulci. Même les motivations du tueur ne sont pas aussi débiles que d’habitude, on peut comprendre qu’il ait pété un plomb. Par contre, il y a quelques bémols, normaux dans l’horreur « made in Italy » : des dialogues flirtant avec le ridicule, et surtout une musique crispante et insupportable ! Mais curieusement, l’ensemble passe mieux que d’habitude, peut-être vu le contexte du film aussi. Toujours est-il que le film est présenté ici dans sa version intégrale et surtout un second disque de bonus plein à craquer font de cette édition le Collector qu’il dit être. Déjà, signalons un packaging magnifique, chose assez rare pour être signalée, le coffret intérieur reprenant l’affiche française. Ensuite, il s’agit surtout et essentiellement d’interviews avec certains des protagonistes de l’époque quant à la création du film, un entretien avec la fille de Lucio Fulci, un autre avec Rosario Prestopino, responsable des effets spéciaux. Cela manque d’extraits du film pour couper un peu avec une simple conversation qui peut parfois être un peu lourde à suivre mais pour les trois cités (sur un total de 5), ça passe plutôt bien. Au final, que dire de plus sinon que pour tout amateur du genre, « L’éventreur de New-York » est un indispensable des meilleurs travaux de Lucio Fulci dont on attend maintenant son seul bon western « Le temps du massacre » (car on peut oublier l’insupportable « Les 4 de l’Ave Maria » que sortit récemment Wild Side Vidéo, chiant comme la pluie !). Et surtout son « Miel du diable », qui clôturerait en beauté une DVDthèque consacrée au pape du gore transalpin, le très grand Lucio Fulci.

St. THIELLEMENT

Note : 9/10 DVD : 10/10 (copie excellente, format d’origine 2.35 image 16/9ème)
Bonus (vostf) : disque 1 : commentaire audio de Paolo Albiero, co-auteur d’une biographie sur Fulci, et de Federico Caddeo ; disque 2 : la genèse du film : entretiens ; Antonella Fulci : entretien avec la fille du réalisateur ; entretien avec l’acteur Howard Ross ; entretien avec le compositeur Francesco De Masi ; entretien avec Rosario Prestopino, effets spéciaux ; livret de 16 pages.



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