Nature au sein immense, universelle mère,
Bien des gens t’ont chantée, et que puis-je ajouter
A leurs hymnes divins ? Qui donc voudrait tenter
D’égaler dans leurs vers les anges de lumière
Qui dictaient autrefois, de leur sublime sphère,
Les mots qui célébraient, sans jamais s’arrêter,
Les forces dont croissait ce qu’on pouvait planter,
Les élémentaux purs, nés de l’éternel père ?
Les gnomes dans le sol étiraient les racines,
Les feuilles frémissaient grâce aux chants des ondines,
Par les sylphes dansants, apparaissaient les fleurs ;
Une douce chaleur, œuvre des salamandres,
Remplissait les fruits lourds, reflétant sur les cœurs
Les feux d’astres lointains. Où sont donc ces jours tendres ?
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