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"Gorn : T.10 - Les Yeux de brume - " de Tiburce Oger
9,5/10
Eloïse, blessée, est entraînée par Dorian dans une fuite qui l’épuise. Rattrapés, ils vont mourir sous les coups des Yeux Rouges. ...Mais ce n’était qu’un cauchemar !
Cependant, les années de quiétude sont finies. Partout, les Yeux Rouges enfoncent les frontières du monde des hommes. Eloïse comprend qu’elle doit reprendre les armes et retrouver Maelle l’impétueuse, le dernier lien entre le monde des vivants et celui des morts. Mais cette dernière est sous la coupe des prêtresses de Rivas.
En route pour le temple où Maelle est prisonnière, Eloïse et Dorian sont attaqués par le gardien, un gigantesque Skroll. Dorian succombe au combat. Folle de douleur, Eloïse dresse un bûcher pour immoler le corps de son mari, puis se lance à l’assaut du temple. Seule !
Cet épisode raconte la lutte des filles de Gorn, la demi-elfe et la magicienne. Entre sentiment humain et destinée épique, entre batailles rangées et luttes psychologiques, entre force et diplomatie, l’auteur fait évoluer ses personnages en fonction de la voie qu’ils ont choisie ou à laquelle ils sont destinés. Tiburce Oger, dans un genre bien surexploité aujourd’hui, sait proposer un vision différente, novatrice, qui mêle action et sentiment, épopée guerrière et actes quotidiens. Certes, son scénario peut paraître linéaire, mais les interactions entre les mondes, les liens entre ceux-ci tissent une toile qui force l’intérêt.
Et puis, Tiburce Oger, c’est une mise en scène efficace, servie par un type de graphisme particulier mêlant douceur et rigueur pour une harmonie de formes et de couleurs. Tout est beau, même les monstres ! Son trait est expressif et il possède l’art de faire transparaître les sentiments, dans un regard, dans un geste. Si les vignettes sont, en général, peu nombreuses par page, elles sont, en contrepartie, détaillées. Il possède une grande maîtrise de son dessin, que ce soit pour les scènes de bataille (nombreuses) ou l’expression égarée d’un être éperdu de douleur et de chagrin. De plus, il nous offre des perspectives à couper le souffle et réussit une tonalité de bleu pour illustrer le froid de l’hiver qui glace jusqu’à la moelle des os !
Bénéficiant de la superbe présentation « Premium », un bien bel album pour signer un retour attendu !
Serge Perraud
Gorn : T.10 - Les Yeux de brume, Tiburce Oger, Vents d’Ouest, Novembre 2005, 48 pages, 12 €
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