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"Travis : T.7 - La Tarentule - " de Duval, Quet et Schelle & Rosa
9/10
Alors que la Tarentule, une machine de démolition mise au point par Constance Colbert, avance vers le hameau des chênes, le major fait le point avec Harris, par liaison radio, sur l’intervention musclée, menée pour déloger les « squatters ».
À Istanbul, les événements se sont précipités pour Kemal. Le ministre lui annonce que, suite aux différents assassinats perpétrés par Nyrki, il est forcé de retarder les nationalisations et qu’il lui faut faire « le ménage » avant des perquisitions à la clinique. Il fait alors exfiltrer Anna et Pacman. Mais ceux-ci sont capturés par les équipes d’Harris. Celui-ci se sert de ces otages pour forcer Nyrki, arrivé à Roissy, à la réalisation d’une mission : assassiner Mustapha Hamit, l’adjoint à la reconstruction d’Istanbul. Pendant ce temps, la position de Travis et de ses compagnons n’est guère brillante, coincés dans le hameau encerclé, avec la machine qui avance. Travis se trouve contraint de dévoiler son statut d’agent spécial au service de Pierre Levallois, un avocat qui a crée un groupe de lutte contre les abus de grandes entreprises comme Vitruvia.
Le scénario a repris forme et vigueur. Si, dans les deux épisodes précédents, Fred Duval semblait marquer le pas, faire traîner en longueur en faisant prendre des chemins de traverse à ses personnages, c’est fini ! Dans La Tarentule, le récit a retrouvé tout le punch des premiers tomes. Mais, cette « baisse de régime » n’était-elle pas voulue, pour mieux nous « mener en bateau » et tisser une toile, un piège de toute beauté ? Cette série reste imprévisible, surprenante, tant dans l’intrigue que dans son évolution. Ainsi, Fred Duval n’hésite pas à sacrifier des pions très sympathiques.
Plus la série avance et plus on en mesure l’intérêt. Dans une démarche de série B, (Attention, ce n’est pas péjoratif !) le scénariste inclut des réflexions, une approche sur des thèmes et des sujets tout à fait d’actualité et brûlants. Les personnages se révèlent, prennent de « la chair », acquièrent un côté humain faillible, évoluent dans des sens différents. On n’est plus dans une dichotomie Bon/méchant, mais dans une progression maîtrisée vers une humanisation des héros.
Bien sûr, les réflexions et remarques, évoquées ci-dessus, perdraient de leur force, voire de leur réalité, sans le dessin dynamique de Christophe Quet, qui fait passer dans ses planches toute l’intensité du récit.
La chute est bien dans l’esprit de tout l’album : surprenante, presque choquante. Cependant, est-elle réaliste compte-tenu de la psychologie du héros ? Aussi, M. Duval... vers quoi allez-vous nous entraîner ? Vers quelles surprises ?
Serge Perraud
Travis : T.7 - La Tarentule, Scénario de Fred Duval, dessin de Christophe Quet, couleurs de Schelle & Rosa, Delcourt coll. Néopolis, 48 pages, 13€
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