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8/10
– Le nombre de victimes est encore inconnu...mais nous vous le donnerons dès que possible.
Le Japon est un pays calme. S’il y a une certaine délinquance on n’a encore jamais vu de terroristes déjantés poser des bombes artisanales au petit bonheur et s’en prendre à des commissariats à la kalachnikov et au lance-roquette. Et puis les attaques d’ours sont rarissimes. D’autre part dans l’archipel japonais on trouve des ours bruns uniquement dans l’île d’Hokkaido, mais pas dans l’île d’Honshu où viennent de se produire des attaques par un ours particulier agressif. Et même si un ours arrivait à franchir le détroit de vingt kilomètres de large, personne n’a jamais vu un ours brun de huit mètres de haut...Bon là, il y a un problème.
Hideki Arai (1) dans "The world is mine" (2) se livre à une peinture féroce de personnages comme le duo adepte de l’ultra-violence (Mon-Chan l’hyper-violent & Toshi le lâche soumis à son acolyte), la maîtresse d’école qui hurle des remarques philosophiques tout en giflant les bambins qui viennent de torturer son chat, la vieille femme trafiquante d’armes, le chef de police qui refuse de l’aide contre les poseurs de bombe, son supérieur qui lui au contraire veut à tout prix accepter (pour partager les responsabilités), les journalistes qui comparent allègrement le nombre de victimes des terroristes avec celui de l’ours géant, sans oublier les badauds qui veulent à tout prix assister au massacre à la roquette (pour une photo-souvenir), démontrant ainsi que la révélation des mentalités explose quand la situation dérape par suite de l’intervention de la criminalité ou du fantastique.
(1) cf. Ki-Itchi (Delcourt)
(2) en référence au film Scarface
Damien Dhondt
Auteur : Hideki Arai _ The World is mine 1,2 _ Casterman, collection : Sakka (décembre 2005) _ Inédit, poche, noir & blanc, sens de lecture japonais, 208 & 224p. 6,95 euros
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