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Avec Christina Ricci, Joshua Logan, Jesse Eisenberg
TF1 Vidéo
Le film maudit par excellence, où tout foira très vite, le maquilleur Rick Baker qui voit son travail charcuté et remplacé, un budget multiplié par deux du fait de la presque globalité du film retourné suite à d’exécrables réactions, etc... Quand Craven vint à Paris présenter son thriller (sympathique sans plus, non plus), son état de grande fatigue lui venait de l’expérience, du cauchemar « Cursed » comme il l’avoua. Après avoir vu le film, du moins la version proposée ici (puisqu’il parait qu’il y en a une autre... Pire !), on ne ne peut que concéder la médiocrité de l’ensemble, mais en même temps, il y a largement pire et en prenant « Cursed » comme une série Z de luxe, on pourra sauver deux ou trois toutes petites choses et conserver quand même ce film dans la DVDthèque de Craven pour se souvenir à quel point le ratage est monumental.
Pourtant, à la base, il y a le réalisateur de « Les griffes de la nuit », « L’emprise des ténébres », « Le sous-sol de la peur », « Shocker », la trilogie « Scream ». Mais aussi le réalisateur de « Un vampire à Harlem » (on l’oublie souvent celui-là !), « La créature des marais « (le premier du nom, raté par des effets spéciaux vraiment trop laborieux), et entre les deux catégories, on trouvera du moyen avec « La ferme de la terreur », « L’amie mortelle » et les surestimés « La dernière maison sur la gauche » et surtout « La colline a des yeux » (dont le remake semble être, au vu de la bande-annonce, cauchemardesque, Wes Craven avouant même sur certains sites que le film d’Alexandre Aja à qui on doit l’excellent « Haute tension » l’a tant impressionné qu’il se révèle bien meilleur que le modèle, c’est dire !). « Cursed » porte aussi malheureusement la marque de Kevin Williamson, un gars qui sous couvert d’être fan d’un genre, tire à boulets rouges sur une adolescence dégénérée selon lui. Si « Scream » est réussit c’est grâce à Craven ; Williamson seul, c’est « Mrs Tingle », où des étudiants séquestrent une prof acariâtre dans un suspense qui sombre vite dans les limbes de la médiocrité. Ici, tout y est : problèmes de pré-puberté, le garçon naïf et frêle, le sportif vantard et macho et homophobe mais qui en réalité est gay ( !!!), le tout dans une sauce fantastique où après avoir revu les codes du slasher, Williamson se croit assez fort pour piocher dans ceux de la lycanthropie, bien moins vastes (mètre étalon du genre, toujours inégalé : « Hurlements » de Joe Dante, dérivés réussis : « Ginger snaps », « Bad moon », « Full eclipse » et ses flics loups-garous). Et il fait carrément n’importe quoi comme ce chien devenant loup-garou (on rappelle que c’est un croisement entre homme et loup, hein, alors le chien ???) ! Même les acteurs semblent jouer la transparence, Joshua Logan détenant le pompon d’Or dans son rôle d’amant maudit. Bref, on se fout vite de cette histoire de loup-garou terrorisant Hollywood, de ces faibles devenant plus matures après avoir été mordus, de ces guest-stars « has been » sensées représentées le « Gotha » du cinéma (Scott Baio ! Qui s’en souvient aujourd’hui dans « Happy days » ?) et à part une séquence d’accident bien troussée et un final enfin vivant et plongeant dans le vif du sujet, « Cursed » porte définitivement bien son titre. Quant aux bonus, un long making-of séparé en plusieurs parties où chacun y va de son commentaire promotionnel, sauf Wes Craven, grand abonné absent, n’intervenant absolument jamais, ce qui ne surprendra personne. Il l’a dit, il veut oublier « Cursed », c’est tout !
Note : 3/10 DVD : 3/10 : copie excellente, format d’origine 2.40 image 16/9ème ; bonus (vostf) : making-of ; le montage ; les effets spéciaux ; reportage sur la création d’un loup-garou.
St. THIELLEMENT
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