SF Mag
     
Directeur : Alain Pelosato
Sommaires des anciens Nos
  
       ABONNEMENT
Des centaines de chroniques livres
Sfmag No124
118

20
s
e
p
t
RETOUR à L'ACCUEIL
BD   CINÉ   COUV.   DOSSIERS   DVD   E-BOOKS  
HORS SERIES    INTERVIEWS   JEUX   LIVRES  
NOUVELLES   TV   Zbis   sfm   CINÉ-VIDÉOS
Encyclopédie de l'Imaginaire, 18 000 articles
Pour voir le programme du No en cours cliquez sur l'image
  Sommaire - Films -  M - R -  Romanzo Criminale
Voir 103 livres sur le cinéma, romans, études, histoire, sociologie...

"Romanzo Criminale" de Michele Placido

 

Avec : Kim Rossi Stuart, Anna Mouglalis, Stefano Accorsi, Riccardo Scamarcio.
Distribué par Warner Bros.
148 mn.
Sortie le 22 Mars 2006.
Note : 5/10.

Dans le polar, que ce soit littéraire ou cinématographique, les histoires liées aux différentes facettes de la mafia ont toujours captivé, c’est de notoriété publique. Pourquoi ? La fascination du crime dans ce qu’elle a de plus fascinant, comme aurait dit La Palisse. Les codes d’honneur de la mafia, ses rites, ses sociétés secrètes, le pouvoir du syndicat du crime, etc... Maitre étalon de ce monde obscur, bien entendu la saga du « Parrain », pur chef-d’œuvre du 7ème Art magnifié par un Coppola qui réussit la gageure de faire encore mieux avec le second volet. En parallèle, des œuvres marquantes mais qui n’atteignent pas cette excellence : « Don Angelo est mort », « Cosa Nostra » pour les plus connus. Ensuite, il y aussi les films traitant du sujet sur un plan plus véridique, bien moins romanesque et là, ce sont les Italiens qui détiennent les meilleures réussites. « Cent jours à Palerme » avec Lino Ventura en Général Della Chiesa affrontant la Mafia, « L’escorte » de Ricky Tognazzi, etc... L’Italie qui regarde enfin en face certaines des années les plus sombres de son histoire dans la seconde moitié du vingtième siècle avec le terrorisme politique et ses gangsters s’entretuant. C’est ce que traite « Romanzo Criminale » au travers du destin de trois jeunes petites frappes qui décident d’utiliser l’argent d’une rançon pour s’implanter à Rome et destituer les pouvoirs en place pour devenir les nouveaux caïds de la place. Si au début l’entreprise semble performante et fructueuse, des rivalités, des jalousies, des trahisons vont transformer leur beau rêve en une descente aux enfers dont certains ne se relèveront jamais.
En mélangeant ainsi l’Italie des années 70 au travers des actes terroristes des Brigades Rouges avec l’ascension de jeunes gangsters « chiens fous », Michele Placido saisit l’occasion de signer une saga qui aurait du faire date. Car tout y était, et force est de reconnaitre que l’histoire, qui est à la base un roman s’inspirant de faits réels, se révèle passionnante à suivre. La partie « Années de plomb » a déjà été traitée dans l’excellent « Year of the gun » de John Frankenheimer avec Sharon Stone, mais ici, on élargit le domaine criminel en y incluant le banditisme mafieux au travers de ces jeunes cadors voulant devenir seigneurs du crime. Pourtant, on reste souvent sur sa faim. Car si le sujet est ce qu’il est, le film, lui, ne suit pas. L’ensemble manque de brutalité véritablement méchante (et quand on lit les « exploits » de ces jeunes gangsters destinés à mourir très vite, ceux du film semblent bien gentils en comparaison !), de tronches réellement mauvaises (à part le « Libanais », on a du mal à croire aux autres), et le commissaire (Stefano Accorsi, meilleur dans la comédie romantique telle que le sublime « Juste un baiser ») n’arrivera jamais à faire croire à sa détermination à éradiquer ce qui gangrène ainsi sa ville. En même temps, Michele Placido n’est pas autant à l’aise ici que dans le drame comme son très bon « Les amies de cœur ». Un sujet comme « Romanzo Criminale » avait besoin d’une hargne plus brutale comme celle d’un Ricky Tognazzi par exemple. Et au final, on suit cette saga sans déplaisir, plus par intérêt que par passion, sans jamais véritablement s’immerger dans la recréation de cette époque dangereuse de l’Italie. Le grand film sur cette tristement célèbre criminalité reste donc encore à venir.

St. THIELLEMENT



Retour au sommaire