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Stanislas Lem est mort !

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Voici ce qu’écrivait Stan Barets dans son "Science-fictionnaire" :

LEM Stanislas (Pologne, 1921)
Lem est l’auteur vedette des pays de l’Est. Et même au-delà, dans la mesure où il a été traduit dans presque toutes les langues européennes. Après avoir travaillé comme mécanicien durant la Seconde Guerre mondiale, il entreprit des études de médecine et de philosophie, tout en commençant à écrire dès 1946.

Le monde que Lem développe dans ses œuvres est complexe. Lem bouge vite. Et les photos que l’on peut faire de lui sont toujours un peu floues... Au début ce fut d’abord un poète de la non-communication. Solaris et L’Invincible mettent ainsi en scène des civilisations extraterrestres à la limite de la compréhension (et bien au-delà de la limite de l’ennui du lecteur, affirment ses détracteurs !). Puis en vieillissant, Lem se fit volontiers pamphlétaire, critique dur et acerbe de la société qui est la sienne. Une sorte de Kafka revu par Swift, mais dont la froideur a souvent désespéré plus d’un lecteur, même si certaines œuvres comme Le Congrès de futurologie (Presses-Pocket 5398) (Kongres l’Uturologicny, 1968), Les Voyages électriques D’Ijon Tichy (Denoël, P.d.F. 311) (Dzienniki Gwiazdowe, 7976) et les Mémoires d’Ijon Tichy (Presses-Pocket 5411) (Ratujmy Kosmos, 7977) contiennent d’intéressants éléments sarcastiques. Tradition utopique slave et optimisme ironique se combinent donc avec une philosophie toute personnelle pour donner une image de l’homme dans ses différents points de contact : avec la société, avec les machines, robots et cyborgs, et enfin, avec ces « semblables différents » que sont les extraterrestres.
« Quel est la place de l’homme dans l’univers ? » semble inlassablement demander Lem. On trouvera une sélection des nouvelles de Lem dans Contes inoxydables (Denoël, P.d.F. 330) (Ksiega Robotow, 7967), Cybériade (Denoël, P.d.F. 109) (Cyberiada, 7965) et enfin Bibliothèque du XXe siècle (Le Seuil) (Biblioteka Wieku, 7983).

SOLARIS, Denoël, P.d.F. 90 (Solaris, 1961).
Le contact des hommes avec les formes d radicalement différentes qui l’attendent dans l’espace est-il possible ?
Tel est le mystère qui se pose sur la planète Solaris où les Terriens se trouvent face à un océan, entité vivante et protéiforme...
Plus encore qu’un roman de S.-F., une œuvre philosophique sur les limitations de la connaissance et de la compréhension.
Solaris a été adapté à l’écran en 1971 par Andreï Tarkovski (1)

MÉMOIRES TROUVÉES DANS UNE BAIGNOIRE, Presses pocket 5230 (Pamietnick Znaleziony W Wannie, 1961).
Satire d’une société kafkaïenne, coupée du monde extérieur, qui continue à tourner follement en vase clos, élaborant des plans et des intrigues aussi complexes qu’illusoires...
Le monde délirant et absurde du Troisième Pentagone, enfoui dans son complexe souterrain, où bureaucratie et technologie jouent la valse de l’ennui et de l’inutile.

L’INVINCIBLE, Presses-Pocket 5010 (Niezwyciezony,
1964)
L’Invincible, un croiseur de combat terrien, se pose sur une planète déserte à la recherche d’une mission disparue. Il se trouvera, comme dans Solaris, confronté à une forme de vie mi-minérale, mi-technologique, qui dépasse toute compréhension...

A lire également :

RETOUR DES ETOILES, Denoël, P.d.F. 288 (Powrot Z Gwiazd, 1961).
LA VOIX DU MAITRE, Denoël, P.d.F. 211 (Glos Pana, 1968).
LE RHUME, Presses-Pocket 5251 (Katar, 1976).

Mes commentaires personnels.

Je n’ai jamais trouvé Lem ennuyeux. Jamais. Pour mois Lem est un authentique auteur de SF, qui a su analyser les sociétés humaines et le développement des sciences et de la technologie.
Le film de Tarkovski est un chef-d’oeuvre. Bien sûr ce n’est pas un film hollywoodien (attention j’adore les films hollywoodiens, là n’est pas mon propos...), c’est un film qui ne respecte en aucun cas la "grande forme" du cinéma. C’est sûr, pour bien le goûter il faut se forcer un peu et ensuite on est dans le Nirvana lemien... Ce film de Tarkosvski respecte l’oeuvre de Lem, lui donne vie sur l’écran. C’est un petit bijou.
Mon livre préféré de Lem est sans conteste "Mémoires trouvées dans un baignoire". Je lui ai rendu hommage dans une de mes nouvelles : "La réunion : mémoires trouvées dans une baignoire de l’hôtel Rossia à Moscou". Cette nouvelle est disponible dans mon recueil "Le Chant de la meuille" (en vente en livres soldés) et bientôt réédité chez Le Manuscrit.
Pierre Dagon lui rend également hommage dans sa nouvelle "L’alchimiste" dans le sfmag N° 47 (disponible en téléchargement sur ce site).
Alastair Reynolds rend hommage à Lem en s’inspirant de son océan vivant de Solaris dans "Le gouffre de l’absolution" (Presses de la cité) dont je dois écrire une chronique prochainement...
Adieu Stanislaw !

Alain Pelosato

(1) Solaris a également été adapté à l’écran par Steven Soderbergh en 2002