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Sommaire - BD - Double Masque : T.3 - L’Archifou - | |
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"Double Masque : T.3 - L’Archifou - " de Dufaux et JamarLe Double Masque est celui que fait porter Jean Dufaux à Bonaparte. Ce dernier a, comme nombre de personnes : « La part connue et la part du mystère. » De plus, dans son cas : « Il y a L’ABEILLE qui construit au soleil et LA FOURMI qui creuse vers l’ombre. » En 1803, la vie de Bonaparte est déjà assez compliquée avec les affaires du pouvoir et une idée fixe qui commence à poindre : la guerre avec l’Angleterre. Il n’a donc pas besoin de l’exemple donné par Cambacérès « qui ne peut résister à un beau jeune homme qui lui fait les yeux doux. », alors qu’il veut, au contraire, relancer la natalité. Lecanet, un de ses conseillers, travaille sur les mesures à prendre dans ce sens et rédige un manuel intitulé L’art de procréer. Jean Dufaux s’ingénie, pour notre plus grand plaisir, à faire parler les « silences de l’Histoire ». Il en résulte un récit mêlant roman historique, thriller et fantastique où l’humour est très présent, porté par un ton railleur, mettant en parallèle la vie des gouvernants et celle du peuple. Ainsi, on a la comparaison entre le petit déjeuner dont se goinfre un Cambacérès pourtant pressé et la soupe économique destinée aux pauvres. L’auteur nous fait rencontrer, dans le sillage de La Torpille, (un personnage de fiction) tous les acteurs du Consulat, les grands, les moins grands, entraînés dans une ronde frénétique de magouilles, de complots, d’espionnage, de chantages... et la liste est longue ! Martin Jamar retranscrit avec un trait élégant ce qui est représentatif de cette époque. Il aborde le sujet avec passion et donne le meilleur de son talent pour une illustration de qualité. L’Archifou, (surnom de Cambacérès qui est aussi appelé Tante Turlurette) réunit une rigueur historique sur le quotidien de l’époque, un humour de situations décalées, un plaisir des yeux au fil des pages et une intrigue passionnante. Double masque, c’est l’Histoire au quotidien, celle négligée par l’Histoire officielle. Serge Perraud Retour au sommaire |