Prenant le contre-pied d’une époque où on déïfie un joueur de foot qui pête les plombs, Rahan nous montre plutôt le chemin à suivre vers le dialogue et la tolérance.

Même si cette série vieillit un peu, elle reste fidèle à elle même comme au premier jour et ravit autant les vieux que les jeunes. Il est vrai que les vignettes additionnelles gâchent un peu le plaisir, alors que depuis le temps le dessin a mûri et peut se suffire à lui même. Comme dans feu Pif Gadget [1], c’est toujours un plaisir de revoir l’ami de tous « ceux qui marchent debout » !

C’est pourtant simple comme attitude, essayer de voir l’autre comme un ami à qui on peut apporter autant de choses qu’il peut nous apprendre en un échange fructueux, plutôt que de le voir d’abord en ennemi malgré les préjugés et automatismes de notre éducation et de notre morale prémâchée. [2]

Dans Le combat de Pierrette, Rahan parcourt le monde préhistorique toujours à la recherche de la soeur de la mère de ses enfants, et trouve encore à nous donner des leçons de tolérance et d’amitié. Ici, Rahan va, une fois de plus, aller à la rencontre d’un clan d’hommes de Néanderthal. Quand je pense que cette série a été décriée en son temps parce qu’elle mettait en scène les deux espèces d’hominidés [3]en même temps alors qu’il est prouvé maintenant qu’elles furent un temps contemporaines ! Ce que c’est que d’être visionnaire tout de même. D’ailleurs, on remarquera que, si les hommes de Néanderthals sont dessinés avec les caractéristiques physiques qu’on s’attend à les voir revêtir, Ouakou par contre serait plutôt dans les canons Homo-sapiens [4].

Si le dessin [5]nous est toujours offert par André Chéret, depuis 1999 le scénario a été repris par Jean-François Lécureux, le fils du créateur de la série, Roger Lécureux. Pour la petite histoire, [6] Jean-François Lécureux avait commencé par un tout autre métier dans une toute autre discipline : celui de pilote de moto.

Tof Fauvet

Fiche Technique

Rahan, fils des âges farouches
tome 7 : Le combat de Pierrette
Scénario de Jean-François Lécureux
Dessin d’André Chéret
Couleur de Chantal Chéret
Aux éditions Lécureux