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Avec Tomas Millian, Henri Silva.
Neo publishing Vidéo
L’éditeur Néo Publishing continue de sortir de petits trésors cinématographiques. Non pas des chefs-d’œuvre, même si parfois certains peuvent prétendre à ce titre dans leur catégorie (par exemple, certains titres édités par Néo Publishing dans l’ensemble de la filmographie de Lucio Fulci comme « Frayeurs », « L’au-delà », « La maison près du cimetière » constituent pour l’amateur les chefs-d’œuvre du Maestro transalpin) mais réellement de petits bijoux méprisés par une certaine caste critique, voire aussi publique. Ainsi, il fut une époque où le polar italien devint à lui seul un genre bien codifié. Violences urbaines de toutes sortes (viols, tortures, passage à tabac destroy, etc...) associées souvent à un contexte de fond réaliste (problèmes sociaux de l’époque, le terrorisme, etc...) firent le succès de ces films qui, comme tout genre transalpin qui se respecte, contient pas mal de mauvais films (si, faut bien l’avouer, tout comme le western spaghetti, l’horreur, etc...) pour quelques perles du genre. Ainsi, la première fournée de ces polars contient trois titres dont un se détache bien du lot. Tous ont en commun un flic incorruptible limite justicier solitaire en lutte contre les pires racailles que la Terre n’ait créées. Dans « Rue de la violence », le français Luc Merenda (star connue chez nous pour son rôle du journaliste de « Chateauvallon », mais qui fit auparavant une brillante carrière en Italie comme il le dit dans les bonus du pas terrible giallo « L’homme sans mémoire ») devient un flic solitaire qui va liquider de façon expéditive tout un gang. Réalisé par Sergio Martino, il s’agit du second meilleur titre de la collection. On passe vite sur « Brigade spéciale » où le très mauvais Maurizio Merli (le Franco Nero du pauvre !) incarne un flic aux manières tellement expéditives que ça en devient risible : il se balade, il rencontre des problèmes, comprenez des braqueurs, des violeurs, des petits cons riches, il les castagne et pose des questions ensuite ! Tellement excessif que ça en devient drôle !). Et on garde le meilleur pour la fin, « La rançon de la peur », véritable cauchemar policier où la star du film est le tueur qu’incarne Tomas Milian. Une pauvre petite frappe qui kidnappe la fille d’un riche industriel, séquestre et viole avec ses comparses les habitants d’une maison, tue tout ce qui le gêne, arrivant à un point où le spectateur n’a qu’une envie c’est de le voir éliminé sans autre forme de procès. C’est le flic Henry Silva qui s’en chargera, avant de démissionner obligatoirement voire même d’être emprisonné. Tous ces films bénéficient de copies très correctes, avec vostf, 16/9ème, bref pour de telles œuvres, des conditions optimales de satisfaction pour ces éditions DVD (certains devraient en prendre de la graine, hein, comme Metropolitan Vidéo par exemple, dont on a encore en travers de la gorge leur édition du « Dernier face à face » assez mitigée !). De plus, les bonus possèdent au moins une interview récente d’un des créateurs de chaque film, scénariste, réalisateur, etc... Tout cela pour le plus grand plaisir de l’amateur qui attend avec fébrilité la sortie de vrais grands classiques, même plus récents, du polar italien (à quand la sortie de « La scorta », « Palerme Milan », « Un juge en danger », etc...) comme on en aura pour la giallo en octobre prochain avec, je le rappelle, un petit bijou, un chef-d’œuvre signé Michele Soavi, « Bloody Bird ». Lequel d’ailleurs sort prochainement son retour au cinéma avec le magnifique « Arrivederci amore, ciao », polar très noir aux nuances fantastiques. Mais ça, on vous en reparle bientôt dans les nouveautés cinéma, c’est promis !
Note film : 6/10
DVD : 6/10 (copie excellente, format d’origine 1.85 image 16/9ème) - Bonus : commentaire audio du scénariste, interview de Ray Lovelock (acteur), filmographies, galerie photos.
Stéphane THIELLEMENT
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