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Avec Mickey Rourke, Lance Henriksen, Ellen Barkin, Forrest Whittaker & Morgan Freeman
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Disons le tout de suite : cette édition est très pauvre. Pas de bonus, un menu même pas personnifier au film, le vide total quoi ! Bon, à côté de ça, contrairement à ce qu’indique la jaquette, le film est bien en 16/9ème. Et la copie est bonne. Et il s’agit d’un des meilleurs films de Walter Hill, l’homme qui fit « Le bagarreur », « 48 heures », « Les guerriers de la nuit », « Sans retour », pour ne citer que ses meilleurs, celui qui écrivit Guet-apens » avec Steve Mc Queen pour Sam Peckinpah. Hill a fait son apprentissage avec ce dernier, et cela se ressent pas qu’un peu dans ce « Johnny belle-gueule », polar noir musclé avec un Mickey Rourke dans un de ses meilleurs rôles.
Celui de Johnny Belle-gueule, appelé ainsi à cause d’une maladie de visage qui le rend difforme. Johnny aide un ami, Mickey, a commettre un casse pour rembourser des dettes à un couple de gangsters bien pourris rafe (le génial Lance Henriksen) et sa compagne Sunny (Ellen Barkin, garce parfaite). Bien entendu, ces deux derniers éliminent tout le monde sauf Johnny qui s’en sort, est emmené en taule, se fait attaquer. A l’hôpital, un toubib (Forrest Whitaker) lui soumet un projet peu commun : une opération qui lui rendrait un visage humain. Johnny accepte, et quelques mois après, c’est un nouveau Johnny qui va chercher un travail et en même temps, préparer sa vengeance contre ceux qui ont tué son meilleur et seul ami.
Le sujet casse-gueule par excellence, qui aurait pu, entre d’autres mains, tomber dans la série Z. Il faut reconnaitre que tout le film tient en un parfait équilibre qui lui évite de sombrer à un moment donné dans le ridicule. Imaginez Elephant man dans un polar noir, et vous aurez déjà une idée de ce qu’est ce film. Sauf que c’est Mickey Rourke qui incarne le « monstre » du film, qu’il fait passer une tonne d’émotions dans un regard ou un monologue (comme celui du souvenir de jeunesse), que le flic hargneux qui le pourchasse n’est autre que Morgan Freeman alors en début de carrière cinématographique, et que c’est Walter Hill qui met toute cette tragédie en place, avec une réunion de tronches pas croyables, des personnages qui existent vraiment, de l’action physique sans aucun rajout numérique, du bon vieux cinéma signé d’un digne élève du Maitre Sam Peckinpah, auquel ce film peut se voir comme un hommage à sa mise en scène. Loin de la parodie involontaire, « Johnny Belle-gueule » est un excellent polar noir d’action à (re)découvrir de toute urgence.
Note film : 10/10
DVD : 1/10 : copie excellente, format d’origine 1.85, image 16/9ème compatible 4/3 - Bonus : nada total !
St. THIELLEMENT
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