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Nausicaä de la vallée du vent est au départ une bande dessinée entièrement réalisée par Hayao Miyazaki en 1982. Ce manga évoque les thèmes de prédilection de son auteur : l’écologie, la guerre, la religion, la tolérance et la science.
L’œuvre la plus culte du sensei (maître en japonais) du Voyage de Chihiro (1 million d’entrée dans les salles obscures françaises) sort enfin chez nous. La programmation des films de Hayao Miyazaki est complètement désordonnée en Occident. Les distributeurs sortent les réalisations les plus anciennes car, depuis le succès du Voyage de Chihiro et du Château Ambulant Hayao Miyazaki est bancable. C’est à la fois une idée stupide et excellente. Stupide car le réalisateur et les techniques d’animation a beaucoup évolué. Excellent car le public (re-) découvre une œuvre, une fiction, une réalité, un artiste.
Il y a plus de 1000 ans, les sept jours de feu causés par la pollution des grands pays industriels ont ruiné l’équilibre écologique de la planète. Aujourd’hui, la mer toxique a envahi la Terre détruisant tout sur son passage et menace les derniers rescapés. Nausicaä, l’intrépide princesse au grand cœur de la vallée du vent, sauvera sans aucun doute l’humanité en détresse.
Nausicaä de la vallée du vent est un conte fantastique et écologique à insectes classique. En effet, les insectes représentent la mort, le malsain, l’orgueil du pouvoir. Cette référence au mythe grec d’Arachné n’est pas si saugrenue car Nausicaa est originaire de Grèce. Et, oui ! On la retrouve dans l’Odyssée d’Homère. La princesse phéacienne rencontre Ulysse et l’aide à survivre à un naufrage. D’après l’oeuvre d’Aristote, elle épouse même Télémaque, le fils d’Ulysse. Mais, revenons à nos moutons ! Ou plutôt à nos insectes. Leur image de marque est mauvaise. C’est pourquoi, la science-fiction les utilise énormément comme méchants. D’abord, ce ne sont pas des mammifères. Ils ne sont donc pas humains et tout ce qui n’est pas humain est dangereux, c’est bien connu. Ils portent des carapaces, associées à des armures : les insectes sont donc des combattants. En plus, ils ne se déplacent jamais seuls. Ils grouillent et font masse : d’où la sensation d’invasion. Par ailleurs, ils ont la mauvaise habitude de s’insinuer partout. Ajoutons à cela que, dans l’inconscient collectif, l’insecte est nécrophage et s’installe près de la pourriture. Par exemple, on pense communément que là les cafards s’installent à proximité de la saleté. Alors que c’est une impossibilité physiologique. À part ça, Satan est le seigneur des mouches. Par extension, les insectes sont membres de la faune diabolique. Voilà pour les basiques mythologiques de l’histoire. Pas très original, donc !
Les dessins rappellent ceux des dessins animés que je regardais gamine. Capitaine Flamme, par exemple - j’en profite pour vous rappeler la chanson du générique que je me traîne depuis trois jours. Cela dit, il faut remettre dans le contexte : le film sort en 1984 après dix mois de travail acharné. Donc, respect au moins pour le taff ! Même si, aujourd’hui, le style est dépassé.
La bande sonore est magnifique dans sa globalité : le musique et les bruits correspondent tout à fait aux images. Elle relève de l’imaginaire le plus féerique.
Les dialogues sont très descriptifs à la limite du trop explicatifs. Je vois bien ce qui se passe à l’écran, Monsieur Miyazaki ! Si je veux des commentaires, j’écoute Thierry Rolland épiloguer sur un match de football. Cela dit, la narration illustrative est caractéristique des films japonais. On aime ou pas. Pour ma part, c’est pas.
À part ça, et en vrac, l’arrivée de Yupa ressemble à celle de Gandalf dans la version filmée du Seigneur des Anneaux Visiblement, Peter Jackson. Les images évoquent Dunes réalisé par David Lynch.
Genre : animation, science-fiction
Nationalité : japonaise
Réalisation : Hayao Miyazaki
Casting : Sumi Shimamoto, Mahito Tsujimura et Hisako Kyôda
Durée : 116 minutes
Année de production : 1984
Date de sortie : 23 Août 2006
Titre original : Kaze no tani no Naushika
Budget : 1 million de $
Box-Office Japon : 915 000 spectateurs et 742 millions de yens
Cécilia
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