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Avec Barbara Bach, Claudio Cassinelli, Mel Ferrer, Joseph Cotten.
Neo Publishing Vidéo
Dans les éditeurs vidéo, outre les « majors », on trouve parfois quelques indépendants dont chaque sortie fait le bonheur des purs fans de genre. Ainsi, la Palme d’Or revient sans nul doute dans ce domaine à Neo Publishing qui s’est fait spécialiste de perles rares avec une prédominance pour le cinéma transalpin dans des domaines où les éditions DVD se font rares telles que le western spaghetti (autre que les références incontournables que tout le monde connait), le Polar et le Fantastique. On a déjà parlé de leurs polars violents des années 70 (et c’est sûr qu’on espère qu’un jour, ils pourront sortir des « must » tels que « Un juge en danger » de Damiano Damiani, « La scorta » ou encore « Palerme Milan »), on revient aujourd’hui au Fantastique. Vaste domaine déjà excellemment bien servi avec « Psychose phase 3 » et surtout tous les Fulci de la grande époque (et on annonce pour bientôt les Editions Spéciales de « Frayeurs » et « L’au-delà » avec des suppléments des plus conséquents... Miam-miam !). Et n’oubliez surtout pas, en Octobre, il y a « Bloody bird » de Michele Soavi, bonheur total ! Bon en attendant, il y a aussi de petites séries B ou grandes séries Z, à vous de voir. Et un des cadors de cette catégorie, c’est Sergio Martino. Le gars nous impressionnait avec ses œuvres quand nous étions petits, là, à la revoyure, faut quand même reconnaitre qu’il faut être très nostalgique ou amoureux de ce cinéma. Prenez « Le continent des hommes poissons ». Déjà, le titre, pas mal ; ensuite, comme d’habitude chez les Italiens, les affiches étaient de toute beauté. Et au moment de sa sortie en salles, il fallait ça. D’ailleurs, Néo Publishing soigne aussi ses visuels, et on a droit à un double jaquettage reprenant ces visuels (choisis ta préférée, Ô fan !) dont celui qui nous fit tous rêver, cette pauvre jeune fille en nuisette dans l’eau entourée de créatures hybrides mi-hommes, mi-poissons. Donc, quand on est jeunes, hein, vu que le genre n’était pas des plus prolifiques, voir une telle œuvre au cinéma émerveillait. Comprenez qu’on ne voyait que peu de défauts, quoi. Mais le revoir aujourd’hui... Bon, tout ça tourne autour d’un dérivé de « L’île du Dr Moreau », où à la fin du 19ème siècle, un canot de naufragés trouve refuge sur une île gouvernée par le sadique habituel, qui tient sous sa coupe un savant et sa superbe jeune fille (Barbara Bach, Mme Ringo Star, celle qui fit tourner peu juste avant ce film, la tête à Roger Moore dans son meilleur 007, « L’espion qui m’aimait »). Très vite, ils découvrent un secret lié à l’Atlantide et à d’étranges créatures nées d’expériences interdites. Et alors quand on les découvre les bêbêtes, on a du mal à croire qu’elles étaient pareilles il y a 25 ans ! Maquillages grossiers, inexpressifs, se mouvant du mieux que les pauvres acteurs sous les costumes le pouvaient, on essaie d’y croire encore. Faut les voir plonger et nager, pour des hommes-poissons, ça la fout mal ! Enfin bref, qu’importe, à la fin, il faut bien reconnaitre qu’il y a un certain charme à revoir ce « Continent des hommes-poissons ». C’est du pur Fantastique, et tel quel, il a ses qualités dont la principale est de nous distraire. Un peu comme du Jules Verne. Certes aujourd’hui, on demande plus, mais bon, un de temps en temps, ça passe. Et en plus, c’est des moins pires signés Martino. Peut-être même bien celui pour lequel on ressent le plus d’affection. Parce que entre ses « giallo » moyens (désolé, mais « La queue du scorpion », pourtant vendu comme un des 10 meilleurs du genre, hein, ce n’est pas terrible !), ses films de gros monstres (on va parler aussi du redoutable « La grand Alligator », ça vaut quelque chose, ça !) et ses copies transalpines des « Rambo » et autres « Mad Max », le choix est limité. Quant à reconnaitre d’efficaces qualités d’artisans de la série B, faut relativiser. Autrement, comme tout DVD signé Néo Publishing qui se respecte, ils ont trouvé des survivants de l’époque, et entre une table ronde à trois (qui fait sourire, vous verrez pourquoi), un entretien avec Sergio Martino avec anecdotes et souvenirs à la clef (le tout avec une pincée d’humour très personnel), on a de quoi retourner dans le passé pour quelques minutes supplémentaires et se souvenir qu’à cette époque-là, on était bien moins exigeant qu’aujourd’hui... Ah, dernier point : il est indiqué Mel Ferrer au dos du DVD mais c’était uniquement dans la version US, où on trouve aussi Cameron Mitchell. Ici, vous ne le verrez pas, c’est la version Européenne.
Note film : 3/10
DVD : copie excellente, format d’origine 2.35 image 16/9ème - Bonus : 6/10 : entretien entre Giancarlo Ferrando, Massimo Antonello Geleng & Paolo Ricci - entretien avec Sergio Martino - dessins préparatoires de M.A. Geleng - galerie photos - fiche technique - bande-annonce.
Stéphane THIELLEMENT
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