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Avec Keira Knightley, Mickey Rourke, Edgar Ramirez, Lucy Liu, Christopher Walken.
Metropolitan Vidéo
Domino (c’est son prénom, pas le diminutif de Dominique) Harvey a existé. Elle était la fille de l’acteur Laurence Harvey, grand brun à l’air tristoune vu dans « Les chemins de la haute ville » qui donna à Simone Signoret l’Oscar de la Meilleure actrice en 1960, et vu aussi dans la première version de « Un crime dans la tête » avec Frank Sinatra, ainsi que dans pas mal de séries TV. Il disparut à 45 ans suite à un cancer de l’estomac. Marié avec un top model, il eut une fille, Domino, qui passa son enfance dans le giron d’une mère très « jet set ». Un jour, après de multiples témoignages de son mal de vivre (sur lesquels on ne pleurera pas, faut pas pousser non plus, on peut se rebeller de façon plus intelligente, et en plus quand on a des moyens que d’autres n’auront jamais...), Domino découvre le métier de chasseur de primes. Une façon comme une autre de vivre plus dangereusement. Elle s’y implique à fond, jusqu’au jour où une enquête fédérale la lie à un trafic. Pendant le tournage du film, Domino Harvey sera trouvée morte chez elle.
Bon, c’est la très craquante (avis personnel...) Keira Knightley qui interprète Domino, dans un film scénarisé par Richard « Donnie Darko » Kelly et mis en scène par Tony Scott. Dans l’ensemble, c’est lui qui motive le plus la vision de ce film. En même temps, là où sa mise en scène sauvage, étourdissante, faisait merveille avec l’excellent scénario de Brian Helgeland pour aboutir à ce polar brûlant qu’est « Man on fire », elle montre ici ses limites quand elle sert un scénario assez crétin, il faut bien l’admettre. Mais bon, en même temps, des mauvais films comme celui-ci, ça en vaut une bonne dizaine d’exécrables et pourtant portés aux anges ! Tout le mérite en revient à Scott, qui prouve qu’il sait encore avancer dans son cinéma pour surprendre là où on ne s’y attendait pas. Et Keira ? Physiquement, c’est autre chose que Domino. Autrement, elle démontre un talent qui peut la faire passer de l’ingénue de l’excellent « Orgueil & préjugés » à ce rôle de gamine capricieuse qui veut tout casser pour exister. Maintenant, le DVD est à lui seul un monument : une multitude de documents dont beaucoup sont exclusifs pour cette édition zone 2 et dont un domine l’ensemble : celui sur Mickey Rourke. Réalisé par un « collègue », force est de reconnaitre qu’il se révèle passionnant quand Rourke admet son parcours suicidaire, ses erreurs, ses trahisons, son difficile retour. Pourquoi cette descente en enfer ? Pour des raisons proches de celles d’une Domino Harvey sauf que lui, il est conscient des limites et surtout de la connerie que cela représente quand on a à la base une certaine chance. Rien que ça, c’est remarquable et occulte beaucoup le reste, pourtant très bien troussé, et surtout réellement passionnant. Au finish, « Domino » ne méritait pas son échec cuisant mais son édition DVD peut certainement réhabiliter un Tony Scott toujours aussi talentueux, un des rares à le rester dans son genre.
Note film : 7/10
DVD : 10/10 (copie magnifique, format d’origine 2.35 image 16/9ème compatible 4/3) - Bonus : disc 1 : commentaire audio du réalisateur et du scénariste, , réunions de travail de Tony Scott avec des membres de l’équipe - disc 2 : reportages et entretiens avec la vraie Domino Harvey, reportages et entretiens avec Tony Scott, reportages et entretiens avec Samuel Hadida, interview-documentaire exclusif sur Mickey Rourke, interview exclusive avec Edgar Ramirez, et avec Tom Waits, souvenirs nostalgiques de R. Kelly et des acteurs Brian Austin Green & Ian Ziering, reportages sur les scènes d’action, 7 scènes coupées commentées ou non par Tony Scott, making-of promotionnel, bande-annonce, bonus cachés. Ouf !
Stéphane THIELLEMENT
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