Les Maîtres de l’Horreur débarquent sur canal +
L’horreur revient en force sur les écrans avec les succès cinématographiques de Hostel, Hellbent, Jeepers Creepers ou les remake des survivals des années 1970 comme Massacre à la Tronçonneuse ou La Colline a des Yeux.
Rebondissant sur cette vague, Showtime Networks, chaîne de télévision câblée américaine ayant un carnet d’adresses aussi épais que l’annuaire au vue des célébrités qui ont accepté commande à 13 (chiffre malheur entre tous) maîtres de l’horreur des films originaux d’une heure. Une seconde saison est attendue le 01 octobre sur la même chaîne. Les génies (dans ordre alphabétique) sont Dario Argento, John Carpenter, Larry Cohen, Don Coscarelli, Joe Dante, Mick Garris, Stuart Gordon, Tobe Hooper, John Landis, William Malone, Lucky McKee, John McNaughton et Takashi Miike. Le principe est celui de la carte blanche, une première dans le genre.
Le générique, point auquel j’accorde une importance énorme, est ingénieux par son inventivité, la beauté de ses images et sa musique cauchemardesque.
Je n’ai pu voir que trois épisodes. Mais, ils laissent présager d’horribles tourments sans fin au pauvre spectateur.
Dance of The Dead (épisode 3) ressemble au clip Thriller de Michaël Jackson et emprunte énormément aux zombies de Georges A. Roméro. On compte au casting Robert Englund (le Freddy Kruger né de l’imagination de Wes Craven). Ce petit bijou est signé Tobe Hooper. Son génie revient grâce à cette critique sociale violente. Le papa de Massacre à la Tronçonneuse et Poltergeist a connu une carrière en dents de scie. Juste après la diffusion américaine des Maîtres de l’Horreur, Tobe Hooper revenait au cinéma avec Mortuary.
Cigarettes Burns (épisode 8) est signé John Carpenter. Ce mini film est très étrange et se rapproche beaucoup de L’Antre de la Folie (pour retrouver un auteur de best-sellers d’épouvante brusquement disparu, John Trent, détective, va pénétrer dans l’univers romanesque et épouvantable de l’écrivain). Cigarettes Burns évoque sans aucun doute Ring. Dans cet épisode, le film est maudit comme la VHS du long-métrage japonais. Il faut savoir que Ring est basé sur une légende urbaine très connue au pays du soleil levant.
Sick Girl (épisode 10) est de loin le meilleur que j’ai visionné. Il est très drôle et très intelligent. Ce conte fantastique utilise les insectes très subtilement. Il faut savoir que les petites bêtes représentent la mort, le malsain et l’orgueil du pouvoir (référence au mythe grec d’Arachné). Leur image de marque est mauvaise. C’est pourquoi, la science-fiction et le fantastique les utilisent énormément comme méchants. D’abord, ce ne sont pas des mammifères. Ils ne sont donc pas humains et tout ce qui n’est pas humain est dangereux, c’est bien connu. Ils portent des carapaces, associées à des armures. Les insectes sont donc des combattants. En plus, ils ne se déplacent jamais seuls. Ils grouillent et font masse. D’où la sensation d’invasion. Par ailleurs, ils ont la mauvaise habitude de s’insinuer partout. Ajoutons à cela que, dans l’inconscient collectif, l’insecte est nécrophage et s’installe près de la pourriture. Par exemple, on pense communément que là les cafards s’installent à proximité de la saleté. Alors que c’est une erreur car c’est physiologiquement impossible. À part ça, Satan est le seigneur des mouches. Par extension, les insectes sont membres de la faune diabolique. Voilà pour les basiques mythologiques. Ce chapitre signé Lucky McKee, le réalisateur de May un fort potentiel sexuel sans jamais être grossier.
Le plus horrible est, paraît-il, Jenifer (épisode 4) de Dario Argento.
Les Maîtres de l’Horreur à la télévision et en DVD
Masters of Horror a été présentée à Halloween 2005 outre-atlantique, le DVD sort le 03 Octobre 2006 (14,99 € en prix vert à la FNAC) en France et est attendue le 10 Novembre 2006 sur Canal +.
Site officiel
www.mastersofhorror.net
Voir la chronique d’Alain Pelosato dans la rubrique "DVD" :
Critique DVD Masters of Horror