Avec Keanu Reeves, Winona Ryder, Robert Downey Jr.
Les adaptations de Dick au cinéma sont légion. Les adaptations réussies, qui ne trahissent pas l’oeuvre de départ sont beaucoup plus rares (Blade Runer étant bien entendu une adaptation réussie). Et ce n’est sûrement pas des films comme Minority Report ou pire encore Paychek qui pourraient se targuer d’être réussis.
A Scanner Darkly adaptée de Substance Mort, est ce qu’on pourrait appeler, une adaptation plus que réussie.
L’histoire suit celle du roman. Tout se passe donc en 2013. 30% de la population est dépendante à la Substance M (ou D pour Death en Anglais). Cette mystérieuse drogue, en plus d’engendrer une forte dépendance, détruit à très court terme le cerveau des toxicos. Les citoyens sont sans arrêt surveillés, filmés, écoutés, par la police qui tente d’endiguer le phénomène. Les stups, pour se protéger, se cachent à l’intérieur d’une combinaison bizarre qui affiche sans arrêt des bouts sans queue ni tête de visage, main, habits, cheveux, rendant celui qui est caché dedans non reconnaissable et le faisant même ressembler à un gribouillis (dixit un des personnages).
Le héros (Keanu Reeves), un stup accro à la substance M, a pour mission de surveiller ses amis. Tout se complique lorsqu’il doit se surveiller lui-même.
La façon de filmer, en transformant acteurs et décors en dessins est tout simplement bluffante et permet d’utiliser des effets "impossibles" à réussir avec des acteurs réels (que ce soient les quelques passages où l’on voit les pensées des personnages, le traitement de la combinaison de camouflage des stups ou encore pour l’intégration des troubles de perception des personnages dans le film). Et puis, ça donne un aspect psychédélique au film qui est vraiment dans le ton.
Au menu, tous les bons ingrédients d’un vrai Dick : drogue, paranoïa, complot, trouble de la personnalité et de la réalité, séquence hallucinante de "décalage", "d’irréalité",... Exemple : lorsque le héros et ses amis discutent de savoir si le VTT que l’un d’eux a acheté est un 18 ou un 9 vitesses ( 6 pignons à l’arrière plus 3 à l’avant soit 9 vitesses suivant l’un deux), ils en viennent finalement à la conclusion que c’est un complot monté par ceux qui ont vendu le vélo et qui attendent pour leur vendre les vitesses qui manquent...
Voilà, je le redis : c’est vraiment un excellent film. À voir donc, surtout si on aime Dick. Et encore plus si on ne connaît pas vraiment Dick à part les deux "films" assez nullissimes que j’ai cité plus haut.
Par contre, voir le film risque d’être un petit peu compliqué, vu qu’il n’y a que 27 salles en France qui le diffusent. Allez savoir pourquoi ...
Flynn BigGeek.
Voir l’étude de notre collaborateur Hervé Lagoguey sur le livre de Dick "Substance Mort" :
Discours, identité et altérité dans "A Scanner Darkly" de Philip K. Dick
Voir les études d’Alain Pelosato sur Dick :
http://www.amazon.fr/Philip-Kindred-Dick-%C3%89crits-films/dp/147922426X/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1358765183&sr=8-1l
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