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Avec Orlando Bloom, Eva Green, Liam Neeson, Brendan Gleeson, Jeremy Irons, Edward Norton.
FPE Vidéo
Quatre disques, carrément, forment cette édition « director’s cut ». Aaaah, une mention mise un peu à toutes les sauces, ça, le « director’s cut ». Soyons clairs : il ne faut pas confondre une « version longue » avec un « director’s cut ». Prenez le cas Ridley Scott. Pour lui, « director’s cut » s’applique avec son aval à « Blade runner ». mais pas à la dernière version de « Gladiator » sortie il y a quelques mois. Là, c’est une version longue et Sir Scott fait même une introduction en début de film pour le confirmer. Pour lui, la « directors’s cut » de « Gladiator », c’est la version sortie en salles. OK, c’est son point de vue ais pour une fois, on doit reconnaitre que la version longue sert en qualité un film déjà excellent mais auquel il manquait deux ou trois petits détails qui faisaient mieux passer certaines séquences clefs du film. Pareil pour « La chute du Faucon Noir », la version cinéma est la « director’s cut ». Par contre, pour son avant-dernier film, ce « Kingdom of Heaven » ici présenté, là oui, cette version longue est belle et bien la « director’s cut » du film, écourté pour causes de rentabilité en salles. Cela représente quand même 4O minutes en plus, et quand on a le souvenir du film en salles, on se rappelle de grandes zones d’ombres qui auraient mérité un peu plus de s’arrêter dessus pour être plus développées. C’est aujourd’hui chose faite, et ce qui est déjà un des meilleurs films de Sir Ridley Scott en ressort tout bonnement grandi.
Au XIIème siècle en France. Suite à la mort de sa femme et surtout à celle de l’homme qui déroba le bijou qu’elle portait autour du cou, le jeune Balian (Orlando Bloom, pas très charismatique le gars) s’enfuit. Il est alors rejoint par un homme qui se présente comme son père et qui lui demande de partir en Terre Sainte, pour une croisade pour la paix. Là-bas, Balian va découvrir les enjeux politiques et religieux, l’amour et les guerres saintes auxquelles il ne pourra pas éviter d’y jouer un rôle marquant.
Lors de sa vision en salles, « Kingdom of Heaven » souffrait d’un manque flagrant de mise en place, on sentait bien la durée du film écourtée pour des raisons commerciales. La « director’s cut » remet le film dans son état d’origine souhaité par le cinéaste, nous permettant de mieux connaitre la vie de Balian en France, d’approfondir ses relations avec les divers protagonistes qui participeront à sa croisade et à son destin. C’est simple, autant avant on avait l’impression d’assister à un film un tantinet bordélique, autant ici la narration gagne en limpidité, et l’ensemble du film en ampleur. Et si vous en doutez et que vous avez du temps à perdre, vous pouvez revoir le film version cinéma puisqu’il constitue le premeir disque. Le second étant le « director’s cut ». Je cherche encore l’intérêt de cette politique. Au moins, sur le zone 1, seule la « director’s cut » était présente, certes sur deux disques mais en même temps, quand vous préférez une version à l’autre, hein, il est où l’intérêt de se retaper l’autre version ?... Bon, passons. Et les deux autres disques alors ? Hé bien, une fois n’est pas coutume, on découvre la machine Ridley Scott en action : ce ne sont que des documentaires sur le tournage où on découvre une logistique monumentale. Et ça, du début à la fin, du stade « projet » au stade « sortie en salles ». Il y a aussi une partie très historique consacrée aux Croisades, plus destinée aux historiens. Très académique, si vous soyez ce que je veux dire. Et voilà comment on en arrive à posséder d’un film laissant un goût d’insatisfaction dans la bouche une nouvelle version, celle souhaitée par son créateur, et transformant le film en œuvre maitresse. Et croyez-moi, ça vaut largement le coup de revoir « Kingdom of Heaven » dans ces conditions. En plus, les films sur cette époque sont rares et comme Paul Verhoeven n’a jamais fait son « Croisades » avec Schwarzenegger (cela aurait été autre chose, c’est certain), hé bien dans l’état actuel des choses, « Kingdom of Heaven - director’s cut » le vaut largement.
Note film : 9/10 (copie magnifique, format d’origine 2.35 image 16/9ème compatible 4/3)
Bonus DVD : 10/10 - disc 1 & 2 : commentaire audio de Ridley scott, d’Orlando Bloom & du scénariste William Monahan - disc 3 & 4 : documenatire « Les chemins de la Rédemtion » : reportages détaillés sur la naissance du projet, sa mise en place, ses tournages, etc...
Stéphane THIELLEMENT
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