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Avec Robert Redford.
Warner Home Vidéo
La collection Warner « Talents du cinéma » permet de (re)découvrir d’excellents films, voir des classiques dans des éditions... Plus que satisfaisantes dans le cas présent. Et pourtant, avant de parler du film (et on ne parlera que de ça vu qu’il n’y a strictement aucun bonus, mais vraiment rien, même pas une micro-photo de tournage, rien !), penchons-nous sur la jaquette. De nouveau, ça ne correspond pas du tout au produit. A savoir, vous aimez « Jeremiah Johnson », il n’existait qu’en zone 1, le voici enfin, vous sautez de joie et là, ô rage, sur le dos de la « sur-jaquette cartonnée », il est indiquée « 2.35 - 4/3 » ! Bon, comme on a un excellent souvenir du film, on le prend, on le regarde, et là, bonheur total : une image absolument splendide (le film a trente ans, hein !) et il est en 16/9ème, format cinéma respecté à savoir cinémascope 2.35. Et en plus, ça ne fait pas le coup de « The crying game », il n’est pas recadré ensuite en 1.85 (c’était pas mal ça aussi, toujours dans cette collection, on annonce du 1.85 - 4/3, on met le film, c’est du 2.35 - 16/9ème qui une fois le générique passé devient du 1.85 - 16/9ème ! Faut le faire !). Bref, tout ça pour dire que rien que pour cette plus que réjouissante nouvelle (mais en même temps, faudrait revoir la typo les gars parce que pour les maniaques, ce genre de détails, ça tue la vente !), l’achat de « Jeremiah Johnson » n’est pas un gâchis. Le film : tout simplement, un des meilleurs de Sidney Pollack, co-scénarisé par John Milius (et ça se voit parfois, certaines idées très « ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts » sont bien du père Milius !) avec Robert Redford en pionnier débarquant dans les régions des Montagnes Rocheuses (le film est magnifiquement tourné en décors naturels de l’Utah, ce qui poussera Redford à créer son Festival de Sundance dans ces coins-là) pour tourner le dos au début d’une civilisation qui s’industrialise trop pour lui (on est à la fin du 19ème siècle pourtant mais bon...). Il veut devenir trappeur, vivre en solitaire, il rencontre des indiens, recueille un orphelin, épouse une squaw. Et un jour, cette vie qui devenait idyllique lui est reprise par des Crows, indiens assez belliqueux. Et Jeremiah Johnson commence sa vendetta, et ouvre sa légende.
Portrait naturaliste d’un homme voulant échapper à ses pairs pour vivre en communion avec la nature, puis renouant avec une vie plus normale, avant de subir une (nouvelle ?) tragédie, « Jeremiah Johnson » est un western écologique, l’ancêtre de « Danse avec les loups » quelque part. Il ya une réelle osmose entre les paysages, les silences, et l’homme qui donne au film son authenticité, et son intérêt. On ne s’ennuie jamais, on se laisse juste entrainer à suivre ce destin d’un homme voulant fuir ses pairs, recherchant une certaine solitude, ne pouvant y échapper, l’accepter avant de souffrir et de définitivement s’enfoncer dans un retour total à la vie sauvage où il ne pourra vivre que seul. Il n’y a pas de passé à Jeremiah, on le découvre ainsi, et on ne connaitra pas son futur. Une légende naitra. Voici donc un des bons films signés Pollack (qui n’a rien fait de bien depuis belle lurette), un des plus fascinants aussi, où on aurait aimé avoir un petit retour sur sa genèse via quelques interviews. Il n’en est rien, mais encore une fois, bon sang, que la copie est splendide !
Note film : 8/10 (copie magnifique, format d’origine 2.35, image 16/9ème compatible 4/3)
Bonus DVD : 0/10 : nada total !
St. THIELLEMENT
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