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"Déjà vu" de Tony Scott

 

Avec : Denzel Washington, Val Kilmer, Paula Patton, Jim Caviezel.
Distribué par Buena Vista International.
130 mn
Sortie le 13 Décembre 2006.
Note : 9/10.

La Nouvelle-Orleans. Un ferry transportant plusieurs centaines de passagers explose juste après avoir quitté l’embarcadère. Arrivé peu après sur les lieux environnants, l’agent de l’ATF (nouvelle agence fédérale chargée de tout ce qui est lié aux incendies et autres explosions) Doug Carlin (Washington) découvre rapidement des signes criminels indiquant qu’une énorme charge explosive était sur le bateau. Peu après, il se rend sur les berges pour étudier le cadavre d’une jeune femme, mutilée. Son instinct le pousse à se rendre chez elle où il découvre de curieux indices liés à attentat, ainsi que des sortes d’avertissements quant à ce qu’il s’est produit. C’est à ce moment-là qu’une cellule secrète du FBI prend contact avec lui, pour l’intégrer à un projet top-secret : une « fenêtre sur le temps » de quatre jours et quelques heures, qui permet via des caméras satellites de revenir sur un évènement afin de pouvoir dans le cas d’un crime, appréhender les coupables. Pour Doug, cela va aller beaucoup plus loin : savoir qui est le terroriste et surtout cette belle jeune inconnue qu’il semble avoir déjà vue, et de là, peut-être sauver des centaines de vies. Mais le compte à rebours est limité, et la course contre la mort peut s’avérer plus mortelle que prévue.
Comme ça, de prime abord, on peut penser que le tandem Tony Scott - Jerry Bruckheimer va nous donner un énième blockbuster destructeur de plus. Ce serait une grave erreur, tant « Déjà vu » se révèle plus riche, trépidant, surprenant, voire plus extravagant que bien des derniers des films de chacun des compères (« Domino » n’est pas le meilleur film de Scott, et Bruckheimer, nouveau venu dans la cour des producteurs ayant dépassé le milliard de recettes avec un seul film à savoir « Pirates des Caraïbes 2 », n’avait auparavant rien produit d’extraordinaire, il suffit de se rappeler « Kangourou Jack » par exemple...). Tout d’abord, la menace terroriste ne vient pas du Moyen-Orient, c’est un bon américain, bien tcharbé du ciboulot style « Nouvelle Milice du Seigneur » qu’incarne Jim Caviezel (alias Jesus dans « La passion du Christ » de Mel Gibson, rigolo, non ?). Ensuite, même si il s’en défend, Scott renoue avec une de ses petites marottes à savoir le fait d’épier les autres via la technologie de pointe, comme dans deux de ses précédents films, « Ennemi d’état » et « Spy game ». Mais il s’en défend donc, arguant que cela sert le scénario et que ce qui l’importait plus dans ce scénario, c’était l’étrange histoire d’amour que va vivre Denzel Washington, une histoire d’amour « à l’envers » puisqu’il tombe amoureux d’une morte, liée à l’attentat de façon collatérale et que c’est elle qui va le pousser à expérimenter et à croire en cette invention stupéfiante des scientifiques du FBI, qui permet de remonter le temps de quelques jours. Et de là, Tony Scott modifie alors sa réalisation, abandonne ce qu’il avait expérimenté avec succès sur le magnifique « Man on fire » et sabordé quand même un peu avec « Domino » : sa seule innovation cinématographique de langage, elle se situera dans une séquence incroyable où Washington conduit sur une route en regardant la caméra qui diffuse le même point de vue mais quatre jours avant ! Techniquement, un vrai défi relevé de main de maître. De tout cela, il en ressort un film certes d’action spectaculaire, combiné à un flirt avec la Science-fiction mais où domine surtout une étrange et très belle histoire d’amour impossible. Le plus dur étant de nous faire croire à l’impossible de l’ensemble du projet, ce que Scott parvient à faire. Les grincheux trouveront toujours les failles du voyage dans le temps (mais là, hein, tout film s’y rattachant n’y échappe pas, absolument aucun, et là-dessus, le tour de force le plus balèze demeure toujours « Retour vers le futur 2 » !), les fans du Bruckheimer de « Bad boys » risquent de s’ennuyer un tantinet, mais l’amateur de très bons blockbusters, intelligents et impressionnants, trouvera largement son compte dans « Déjà vu ». Pour peu qu’il ait un cœur d’artichaut, il sera aux anges. Car « Déjà vu » séduit également par sa love-story contre le temps, comme tous les autres ayant traité ces deux thèmes dans une même histoire. Bref, « Déjà vu » constitue un des meilleurs films de la carrière de Tony Scott, voilà, c’est dit.

St. THIELLEMENT



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