| GRAND PRIX SUNDANCE 2004
SORTIE 21 FÉVRIER 2007
Production, scénario, montage, son, musique : Shane Carruth
Aaron - Shane Carruth / Abe - David Sullivan Robert - Casey Gooden / Phillip - Anand Upadhyaya
Etats-Unis- 2004- Ihl6- couleur-1.85
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PRIMER est une expérience de cinéma inédite, un puzzle qui pousse le spectateur à essayer de comprendre ce qu’il voit tout en l’obligeant à se résoudre à ne pas totalement y parvenir. Car si Shane Carruth a construit son film d’une façon très précise en prenant soin d’y mettre toutes les clés, il ne les a pas forcément mises là où le spectateur s’attend à les trouver. On perd ainsi ses repères devant ce film et de là naissent à la fois une stimulation et une tension qui font l’originalité et la force du film.
SYNOPSIS
Dans un garage de banlieue, quatre ingénieurs passent leur temps libre à travailler sur des brevets qu’ils espèrent commercialiser pour leur propre compte. Deux d’entre eux, Abe et Aaron, développent en secret une machine capable de réduire la masse des objets. Ils vont alors découvrir une capacité inattendue de ce qu’ils appellent « la boîte ». L’échelle temporelle ne serait pas la même à l’intérieur et à l’extérieur.
Ils s’empressent d’en construire un modèle suffisamment grand pour en expérimenter les effets sur eux-mêmes. Il leur suffirait, ont-ils calculé, de « reculer » chaque jour de quelques heures pour manipuler leurs placements boursiers selon les données déjà publiées avant l’expérience.
Très vite, ils se sentiront dépassés Dar ce oui leur arrive.
A PROPOS DU FILM
Alors qu’il ébauche Primer, Carruth voit pour la première fois Les Hommes du pré sident de Alan J.Pakula. Le film le fascine. Il l’utilisera comme modèle pour bâtir son film. « Un accident de voiture m’a cloué au lit pendant un mois, j’ai beaucoup zappe sur TCM. Et découvert des films comme Conversation Secrète, Norma Rae et surtout Les Hommes du président. Ils m’ont persuadé de faire de Primer un film qui se repose sur sa narration, pas sur des effets spéciaux ou des écrans de fumée. Ça me permettait d’aller plus directement vers les thèmes universels dissimulés derrière l’argument de Primer »
Après un an de travail sur le scénario, Carruth fait face au plus gros pari de Primer. trouver des comédiens qui pourront faire sonner juste les dialogues, très terre-à terre, de son film. « J’ai eu beaucoup de difficultés à trouver des comédiens capables de casser leur moule habituel, qui puissent éviter de dramatiser ces dialogues. En fait, une fois caste David Sullivan pour le rôle d’Abe, je n’ai trouvé personne pour celui d’Aaron. Alors je me suis dit, pourquoi pas moi ? ». Carruth et Sullivan passeront néanmoins plus d’un mois en répétition, afin d’être fin prêts pour le tournage, où le réalisateur ne pouvait pas se permettre de faire beaucoup de prises des scènes. Faute d’argent.
Primer a coûté un peu plus de 7000 $. Il a été tourné en cinq semaines à Dallas, les décors étant « fournis » par les amis et la famille de Carruth, prêtant gracieusement leurs appartements et maisons. Malgré ce budget très restreint, Carruth a tenu à tourner en super 16mm, gonflé par la suite en 35mm, format idéal selon lui pour obtenir le visuel contemporain, froid, qu’il désirait, en hommage aux films des 70’s cités plus haut. La machine à remonter le temps sera conçue à partir de simples caisses en métal, son bourdonnement étant enregistré à partir des sons d’une voiture et d’une meuleuse mécanique. « Je ne voulais pas d’un son composé sur ordinateur, il fallait que ce soit très analogique, très réaliste, que ça donne l’impression de quelque chose qui pouvait se détraquer, exploser à tout moment ».
Si cette approche est rétrospective d’un cinéma d’hier, Primer apparaîtra aux yeux de la presse américaine qui le découvre au festival de Sundance en 2004 comme un Film novateur. Il y remportera le grand prix. Suivi rapidement de celui de la fondation Alfred P.SIoan, qui récompense les films en lien avec la science et la technologie
LA PRESSE SUR LE FILM
The New-York Times : Un film ingénieux sur les périls de l’ingéniosité. Stimulant. Comme Pi ou Mémento, Primer est le genre de films qui inspirera certainement des imitateurs et qui deviendra sûrement l’objet d’un culte. Carruth a inventé quelque chose de fascinant.
Film Comment : Ce qui est encore plus impressionnant que les sauts dans le temps du scénario, c’est la façon dont, visuellement, chaque plan contient la surprise et l’intensité d’une nouvelle idée. Le film donne l’impression d’une succession d’idées géniales imbibées de couches musicales et sonores. Mais même s’il fait penser à La Jetée et à The Killing, ainsi qu’aux séries médicales criminelles de prime-time, Primer n’est pas un pastiche. C’est plutôt, et de manière évidente, une vision unique qui fait preuve d’une grande unité.
The Village Voice : A ranger à côté des films puzzle comme Mullholland Drive et Mémento, Primer unit physique et métaphysique dans une ingénieuse réinvention indépendante de la science-fiction cinématographique : son approche cérébrale pourrait bien être ce que le genre a donné de plus frais depuis "2001". Plus proches de J.G. Ballard que de H.G. Wells, ce prodigieux premier film de Shane Carruth, réalisé sans aucun budget, est également la variation sur le thème du voyage dans le temps la plus plausible que le cinéma ait jamais imaginée.
Première (Etats-Unis) : Invoquant les philosophies casse-tête de Philip K. Dick et 3.G. Ballard, Primer est labyrinthique d’une manière si ingénieuse et divertissante, qu’il faut le voir deux ou trois fois pour démêler entièrement ses énigmes. Refusant les concessions pour satisfaire un marché de masse, Primer est le Mullholland Drive des malades de maths, le Mémento des génies fous, ou plus simplement un des films les plus inventifs jamais faits pour des centimes de dollars hollywoodiens.
Wired : Primer, le film de science-fiction le plus efficace de l’année, nous rappelle que la meilleure intrigue de science-fiction est celle qui exige la réflexion du spectateur.
Esquire : Quiconque prétend parfaitement comprendre ce qui se passe dans Primer en ne l’ayant vu qu’une fois est soit un homme de science soit un menteur. Ce n’est pas important, cependant, car l’expérience de la vision de ce film procure un plaisir si intense qu’on a envie de le voir plusieurs fois, pas tant pour le déchiffrer (c’est une récompense marginale) que pour pénétrer son sens de l’humour ironique et son imoressionnante comoosition.
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