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  Sommaire - DVD -  G - L -  Il était une fois dans l’Ouest
"Il était une fois dans l’Ouest"
de Sergio Leone
 

Il était une fois dans l’Ouest


Réalisateur : Sergio Leone


Avec :
Charles Bronson, Claudia Cardinale, Henry Fonda, Jason Robards


Un des évènements de cette rentrée vidéo. Est-ce pour cela qu’il faut en parler ? Après tout, c’est simplement un Western. Simplement ? Pas vraiment : Stephen King a dit s’être inspiré parfois du film pour écrire certaines scènes de sa saga de La tour sombre, le personnage de Charles Bronson alias Harmonica, flirte avec une sorte de vengeur indestructible, voir immortel, et la scène la plus célèbre du film, la pendaison sous le porche d’une église avec la musique de l’harmonica, son côté sadique, implacable, est due à Dario Argento, qui fut un co-scénaristes du film. Tout cela fait d’Il était une fois dans l’Ouest non pas un simple western américain, mais bel et bien un chef-d’œuvre à multiples facettes, un récit fleuve d’aventures comme on en voit de moins en mois souvent en ce moment, du moins avec autant de qualités.


Un homme sillonne l’Ouest à la recherche d’une bande de tueurs vêtus de longs manteaux. Sa quête n’est que vengeance. Alors qu’il approche du but, sa route va croiser celle d’une jeune veuve, ex-prostituée venue épouser un riche propriétaire qui sera exécuté dès son arrivée, d’un bandit, d’un magnat de l’industrie infirme et vivant dans un train, et de ces fameux tueurs qui marquèrent son enfance par un meurtre qui n’arrête pas de l’obséder au point de ne vivre que pour se venger implacable-ment, sans aucun pardon.


Tout cela se déroulant sur les dernières années de l’Ouest sauvage tel qu’il demeura avant d’être définitivement conquis. Ce crépuscule de la fin d’une époque, c’est le chemin de fer qui le représente. Classique des classiques, jamais égalé, Il était une fois dans l’Ouest fait partie de ces grands moments du cinéma d’aventures. Mais pas aussi conforme à ce qu’on pouvait penser. Jamais Henry Fonda ne fut autant sadique, jamais Bronson ne fut autant mystérieux et implacable, jamais Claudia cardinale ne fut aussi belle (ça, c’est une remarque personnelle !). On suit cette saga fasciné par des personnages étonnants, inquiétants, misérables. Les duels sont devenus une légende, la scène de la pendaison hante toujours nos mémoires par la maestria de sa réalisation. Tout cela se retrouve enfin en DVD dans une copie splendide où, et c’est bien la première fois que ça arrive, la version française est vivement conseillée au détriment de l’anglaise ou de l’italienne. Car il y a 30 ans, les dou-blages étaient soignés, et comme les dialogues du film furent tous ré-enregistrés par la suite, inutile de dire que la version américaine laisse perplexe : on dirait qu’ils sont tous mal doublés ! Bon, et puis, il faut avouer aussi qu’on a tellement en mémoire les voix françaises du film, sauf pour celles et ceux qui vont découvrir ce monument aujourd’hui (mais vous aussi, regardez la vf !), qu’on ne rechigne pas longtemps à voir la langue française sortir de la bouche de ces derniers cow-boys et autres aventuriers de l’Ouest


Enfin, même si l’atout premier de ce DVD reste le film dans toute sa splendeur, les bonus ne sont pas en reste, allant même jusqu’à être en format 16/9ème, quasiment une grande première car la chose est réellement très rare. Ils sont dominés par un excellent long making-of scindé en trois parties sur la genèse du film. On en apprend beaucoup, tant sur le projet en lui-même, que sur sa conception telle que Leone l’avait en tête. Au milieu de tout ça, des interventions de personnalités assez étonnantes dont celle de John Carpenter himself ! Ce dernier fait d’ailleurs partie des intervenants sur le commentaire audio du film. A ce propos, ne vous précipitez pas sur tout le film, Big John " n’apparaît " que sur la scène d’attaque du train, avec le flingue dans la botte. Inutile de dire qu’on est quand même un tantinet déçu... Tout comme le fait de n’avoir aucun propos de Bronson (oui, il était assez sauvage, paraît-il... ), ni même de Dario Argento. Enfin, il faut préciser aussi qu’il faut regarder la galerie de photos, toujours elles aussi en 16/9ème. Pourquoi ? Parce qu’elles sont très rares, inédites, et que pour une fois, on a l’impression d’être en face d’un véritable cadeau que l’on nous fait. Tels sont les morceaux de choix d’un Collector digne de ce nom, un bijou qu’il faut à tout prix avoir pour apprécier un autre chef-d’œuvre du 7ème Art, et comprendre aussi que beaucoup d’œuvres, littéraires ou cinématographiques, dans le genre ne seraient pas ce qu’elles sont aujourd’hui sans l’apport considérable de Sergio Leone et d’Il était une fois dans l’Ouest.


Film : 10/10 DVD : 10/10



Bonus (vostf) : disque 1 : commentaire audio de Claudio Cardinale, Alex Cox, du biographe de Leone, de John Car-penter, John Milius. Disque 2 : 3 reportages sur la genèse du film ; le chemin de fer dans l’Ouest ; biographies ; gale-rie de photos ; bande-annonce originale (à regarder pour voir la qualité de restauration de la copie DVD) .

Stéphane Thiellement



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