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Avec Eddie Cahill, Poppy Montgomery, Theresa Russell, Ben Crowley, Frances Fisher.
Warner Home Vidéo
Voici l’intégrale d’une série qui ne dura qu’une saison, en 2000. Aucun bonus, uniquement une version française, ça ne rassure pas. Et pour cause, cette « Ile de l’étrange » ne marquera pas les annales. En fait, si « L’ile de l’étrange » (le titre de la mort qui tue grave !) vit le jour, cela est dû à la popularité (à l’époque, hein, maintenant, c’est « has been »...) de son créateur, Kevin Williamson. Celui qui relança le slasher avec « Scream » (que réalisa heureusement Wes Craven), qui fit naitre « Dawson », qui surfa encore sur le succès avec « The faculty » avant enfin de se prendre une belle veste avec sa seule et unique incursion dans la réalisation, « Mrs Tingle ». Ou des élèves prennent en otage une professeur acariâtre au point de la torturer. Mais en même temps, Williamson ne se rendit pas compte qu’avec ce film, tous ses défauts remontaient enfin au grand jour, et surtout le pire de tous : il est méprisant et cynique envers tout ce qui touche à l’adolescence. Et une fois qu’on sait ça, revoir les films auxquels il participa se révèle instructif sur le personnage : si on avait raté ces « marques » très personnelles, c’est parce que d’autres avaient aussi collaboré et du coup, atténuer le dédain de Williamson pour ses personnages. Donc, tout ce qu’il fit après ne renoua jamais avec le succès d’antan, et du coup, Williamson n’est plus le phénomène qu’il fut. Bref, au milieu de tout ça, après « Dawson » qui connut le succès que l’on sait (surtout grâce à ses interprètes aussi), Williamson se tourne de nouveau vers le petit écran pour une série qui voit un jeune auteur, Mike Dolan, retourner sur son île natale de Glory ( !!!), un endroit assez dangereux quand on découvre qu’il y a des tueurs, des esprits, des psychopathes de toutes sortes, etc... En même temps, Mike narre ces affaires étranges dans le journal local, nouant une relation intime avec la jolie médecin légiste Ellie (on y croit tiens, elle sera plus crédible dans la série « FBI : portés disparus » en tant que bras droit de Anthony LaPaglia). Pourtant, cette dernière commence à se poser des questions sur lui : hé oui, depuis son retour, ça n’arrête pas, à Glory, les trucs bizarres.
Bon, pas de soucis, ne vous attendez pas à un complot style « X-Files », car de fausses pistes en énigmes très vite rationnalisées, tout ceci n’est qu’un « Dawson x-filien ». Comprenez par là qu’on retombe sur une tranche d’audimat qui est celle de « Roswell » et autres séries pour ados très jeunes et pas exigeants. Pas violent pour deux ronds malgré ce qu’on veut faire croire (un cadavre par-ci découpé en deux, un enterré vivant qui respire encore, etc...), on y traite aussi des problèmes de cette tranche d’âge. Sauf qu’il y a Kevin Williamson derrière et que par moments, par épisodes dirais-je, on reconnait sa « patte » : les ados sont bêtes, ils ne méritent que ce qu’ils ont, j’en passe et des meilleures. Si tout cela était parodique ou volontairement réaliste, ça irait encore. Mais il y ce ton derrière, qui laisse un sale goût, le tout sur des histoires souvent crétines (on a même droit à une variante de « L’exorciste », non mais oh, il n’a peur de rien, le Kevin !), qui amorcent des pistes qui n’aboutiront jamais pour finir sur un terrible constat : qu’est-ce qu’on se fait tartir sur cette (censuré) d’ile de Glory ! Ah si, comme c’est filmé en Colombie Britannique, au moins, on a la beauté des paysages parfois, seule raison de ne pas mettre un zéro pointé à cette série qui ne peut que s’offrir à votre jeune cousine ou cousin en mal de petites émotions fortes.
Note film : 2/10 (copie bonne, format respecté 1.33 version 4/3, vf uniquement)
Bonus DVD : 0/10 : rien, nada total. En même temps, on s’en fout un peu !
Stéphane THIELLEMENT
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