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Avec Kevin Costner, Ashton Kutcher, Sela Ward, Clancy Brown .
M6 Vidéo
On voulait l’aimer ce film. C’est vrai, un sujet plus qu’intéressant (les sauvetages en mer souvent dangereux par les gardes-côtes américains, reconnus comme une élite dans leur domaine), la présence de Kevin Costner qui a tendance a bien vieillir (son magnifique retour au western avec « Open range » marque encore nos mémoires...), un réalisateur à priori chevronné, Andrew Davis, à qui on doit « Le fugitif » mais aussi « Piège en haute mer », « Opération crépuscule », des séries B de très haut niveau très bien charpentées. Pourtant, au final de « Coast guards » (titre débile pour « The guardian », cette manie de reprendre un titre anglais pour mettre à la place d’un titre anglais !) on reste sur sa faim. Et si le film ne sombre pas, c’est uniquement grâce à Kevin Costner : son personnage est le plus riche, son jeu est excellent, et le film tient sur ses épaules.
Ben Randall (Costner) est l’as des gardes-côtes sauveteurs en mer. Pourtant, ce jour-là, en pleine tempête (tiens, voilà un excellent film qui se tient du début à la fin), son équipage est décimé. Fatigué, blessé, il ne trouve pas le réconfort auprès de sa compagne qui le quitte, lui reprochant de n’être l’amant que de son métier. Il décide alors d’aller enseigner à l’école des gardes-côtes. Là, il remarque une recrue différente des autres, Jack Fisher (Kutcher), un poil arrogant mais pourtant plus que prometteur. Au fil des mois, une relation amicale faite de respect se bâtit, et Ben découvrira les raisons qui poussent Jack à pousser toujours plus loin ses limites. Logiquement diplômé, Jack rejoint l’escouade de Ben, et une de ses premières sorties sera aussi la plus dangereuse pour les deux hommes.
OK, disons le tout de suite, Kutcher a autant de charisme qu’une citrouille ! Voilà, c’est dit : il surjoue, est plus qu’horripilant, on n’y croit jamais, bref c’est le canard boiteux majeur du film. L’autre bémol, c’est un scénario qui commence très fort et qui s’essouffle rapidement quand vient la période de formation : déjà vu mille fois, et encore une fois, comme tout tourne autour de Kutcher... Que reste-t’il alors ? Toute la première partie, avec Costner en Ben Randall, sauveteur héroïque ne vivant que pour son job, meurtri par le drame de la mort de toute son équipe, perdu quand sa femme le quitte. Là, Costner est impressionnant, il arriverait à nous faire chialer, c’est dire ! Et on retrouve ce degré de qualité que sur la fin, quand on repart en pleine mer. Et pourtant, le scénariste piétine à finir son film, au point de le terminer limite banalement, même si on a évité le happy-end pourri constitué par la fin alternative. C’est consternant de voir à quel point le gars ne sait plus comment finir son histoire. Derrière tout ça, un Andrew Davis pas très inspiré, en tout cas moins performant qu’un Wolfgang Petersen (pourtant pas un maestro non plus lui, quand on voit comment il a réussi à constituer le plus mauvais élément de l’excellent « Troie » !) quand il signa « En pleine tempête », auquel on songe souvent. Question bonus, c’est du promotionnel parfait, sauf peut-être pour Kevin Costner qui y a vraiment cru, au point de mettre des pépètes dans le film. Manque de bol, « Coast guards » n’est pas l’excellent film espéré. Mais encore une fois, on reconnait que grâce à Costner, on passe au moins un bon moment. Mais on ne pourra pas non plus s’empêcher de penser que cela aurait pu être largement meilleur entre d’autres mains. Frustrant tout ça.
Note film : 6/10 (copie excellente, format d’origine 1.85, image 16/9ème)
DVD : 4/10 - Bonus : interviews de Kevin Costner & A. Kutcher - commentaires audio du réalisateur et du scénariste - scènes coupées - fin alternative - making-of - bande-annonce.
Stéphane THIELLEMENT
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