"Box : T.2 - Miracles " de Alain Mounier

Box ! Elle n’a pas d’autre nom cette étrange boite trouvée en Afghanistan, très convoitée tant par les services secrets des USA que par ceux de la Russie. Mais elle sème la maladie et la mort sur son passage.
À la fin du tome précédent, Erika, blessée pendant qu’elle fuyait, est recueillie dans la Communauté dirigée par Samuel. Soignée par Alyssa, elle reste cependant amnésique. Anton, le jeune analyste de la NSA, se retrouve sur le terrain, sur la piste de Box. Il arrive à la Communauté. Pendant que les services secrets des USA, dirigés par Monsieur, traquent les indices, le colonel Smirski, l’envoyé de Moscou, progresse grâce à un informateur placé près de Monsieur.
Samuel, le Gourou qui a isolé du monde sa communauté, prône la mort pour renaître autant de fois que nécessaire et atteindre l’état de grâce pour entrer en rapport « avec les forces pures et originelles de la création » Pour cela, il envisage de passer l’ensemble de la communauté par ce stade. Erika, dans un choc, voit un bain de sang ! Elle supplie le seul « étranger » au groupe, Anton, qu’elle soupçonne par ailleurs d’être différent de ce qu’il annonce, d’alerter les autorités et empêcher le massacre. Mais Anton a les pires difficultés pour contacter Monsieur : sa batterie de téléphone portable est à plat et sa voiture a été rendue inutilisable...

Alain Mounier qui avait écrit un scénario nerveux et mouvementé dans le premier tome, maintient la pression. Le va et vient rapide entre les différents groupes d’intervenants, l’introduction continuelle de nouvelles causes de péripéties, donnent ce rythme tonique, extrêmement agréable. L’auteur suit-il les recommandations des écoles de scénaristes des USA, qui préconisent, pour les séries, au moins un coup de théâtre toutes les deux minutes et demi ? Il semble qu’il l’applique, ici, toutes les deux pages ! Mais de nombreuses interrogations subsistent sur la personnalité réelle d’Erika.

Certes, l’alternance rapide des intervenants peut être gênant pour la lecture. Cependant, la vignette d’ouverture, en haut de page permet d’identifier facilement qui sera le personnage à suivre dans la séquence. Il introduit dans son scénario des situations déjà bien connues comme le « suicide » de sectes entières ou les errements de la politique intérieure et extérieure des USA, errements dont il met clairement la responsabilité sur : « l’appareil politique qui gangrène des services secrets déjà bien malades. » Il révèle aussi que les russes ont, lors de la sécession de la Géorgie, truffé les matériels militaires, bâtiments et même les vêtements de « saloperies radioactives ».
Pour Box, Alain Mounier a écrit un scénario qui mêle espionnage, fantastique, ésotérisme et aventure humaine. Ce mélange des genres se suit avec beaucoup d’intérêt.
Le dessin est à l’image du scénario : dynamique. Alain Mounier signe un graphisme réaliste et la mise en couleurs de Cyril Saint Blancat, sans être révolutionnaire, reste dans une très bonne moyenne.
Cependant, Box offre de telles qualités que l’on peut passer sur cette faiblesse. On a hâte de découvrir la fin de cette remarquable trilogie.

Serge Perraud

Box : T.2 - Miracles, scénario et dessins d’Alain Mounier, couleurs de Cyril Saint Blancat, Éditions Bamboo, collection Grand Angle, juin 2007, 48 pages, 12,90 €