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Avec Demi Moore, Kate Isitt, Hans Matheson, James Cosmo.
Universal Vidéo
Allez, une petite ghost-story maintenant. Sorti dans un anonymat quasi-total il y a quelques mois, « Half light » peut se rattraper aujourd’hui en DVD. Et là où le début du film nous rappelle « Ne vous retournez pas », et plus proche d’aujourd’hui, l’excellent « The dark » de John Fawcett, la dernière partie saborde tout et justifie la carrière inexistante de ce médiocre shocker combiné au polar machiavélique style « Diabolique », toute proportion gardée.
Rachel Carlson (Demi Moore donc, en grave perte de vitesse, ce que confirme son rôle dans « Mr Brooks », en ce moment dans les salles, et qui a du croire que « Half light » serait pour elle le même genre de tremplin que fut « Sixième sens » pour son ex-époux de Bruce Willis, hé ben non, « Half light » n’arrivant même pas au niveau du petit orteil du film de Shyamalan...) est une romancière à succès vivant à Londres avec son fils, Thomas, et son second mari. Un jour, c’est le drame, Thomas se noie dans le canal jouxtant la maison. Rachel prend alors une location dans un cottage plus qu’isolé au bord de mer, en Ecosse. Là, de troublants évènements apparaissent. Elle voit Thomas, elle rencontre une femme qui lui dit voir son fils, des messages apparaissent. Ne sachant plus quoi penser, Rachel trouve du réconfort dans les bras du jeune gardien de phare de l’île en face de sa maison, Angus. Un jour, lors d’une fête, elle découvre un effroyable secret qui va lui faire douter de sa raison. Mais la vérité sera bien plus abominable...
Et là, je suis gentil, c’est le début de la catastrophe, du naufrage d’un film qui jusque là se tenait assez bien. Seconde réalisation d’un inconnu qu’on sent inspiré par son histoire et surtout les magnifiques paysages des côtes écossaises et d’ailleurs (Pays de Galles, Cornouailles), « Half light » livre son petit quota de frissons propres au genre. On arrive aisément à anticiper sur ce qui va arriver mais on se laisse mener quand même. Jusqu’à la « révélation » : là, c’est fini, le film sombre dans le n’importe quoi, enlève toute poésie fantastique, et bifurque vers un autre genre. Et quand se rajoutent de petites notes rappelant l’ambiance d’avant, rien n’y fait, tout est gâché. Jusqu’ici, on pardonnait certaines ellipses, petites aberrations, mais dans cette dernière ligne droite, ce n’est plus possible. Et « Half light » de mériter son statut de mauvais film que ne rachète même pas tout ce qui précédait. Et quant au réalisateur-scénariste Craig Rosenberg, il vient d’écrire le remake de « Deux sœurs », le génial film de terreur coréen de Kim Ji-Woon. Hé ben, on n’est pas pressé de voir le résultat, c’est certain, après ce « Half light » finalement très hypocrite dans son genre. Et comme pour confirmer cela, même l’éditeur a fait profil bas : rien du tout en bonus ! Heureusement que la copie est superbe pour sauver au moins la beauté des paysages.
Note film : 2/10 (copie excellente, format respecté 2.35, image 16/9ème anamorphique)
DVD : 0/10 : nada total.
Stéphane THIELLEMENT
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