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Qui n’a pas feuilleté, au moins une fois, un album de la série « Les Chemins de Malefosse » ? En effet, depuis 1982, date de la parution des première planches dans la revue « Circus » ce sont quinze albums qui se sont succédés, régulièrement réédités. Les initiateurs de la série ont su recréer, autour de Gunther le mercenaire, une France du 16e siècle en mettant en valeur l’esprit de cette époque, l’authenticité, la description d’un pays contrasté et déchiré par les luttes pour le pouvoir et le choc des religions.
Daniel Bardet au scénario et François Dermaut ont assuré le succès de la série. (Pour ce dernier jusqu’au douzième tome) Mais abandonne-t-on facilement sa création ? Il semble que ce soit difficile car, non seulement François Dermaut retrouve Gunther, mais il ne se « contente plus » de lui donner corps, de le dessiner, il s’investit dans son histoire. Il revient, dans une série simplement baptisée « Malefosse », sur les évènements qui ont poussé, un jour, ce jeune allemand à venir guerroyer sur les terres de France.
À Nuremberg, dans les années 1560, le jeune Gunther préfère l’apprentissage des armes à celui de l’imprimerie et la fréquentation « secrète » de la belle Helena. Mais les évènements s’emballent. Elle doit rentrer à Munich, dès le lendemain, pour épouser l’homme que lui a choisi son tuteur. Gunther propose de fuir ensemble. Au repas du soir, l’entretien tourne mal. Son père, marchand et concepteur d’armes lui reproche sa passion pour le combat. Gunther quitte la table et rôde dans la campagne enneigée. C’est ainsi qu’il surprend son père en affaires avec des espagnols, les ennemis des adeptes de Luther. Il le suit et ne peut empêcher son assassinat, un meurtre commis parce que celui-ci refuse de livrer sa toute nouvelle invention de mise à feu, encore imparfaite, mais déjà très convoitée.
De retour chez lui pour mettre la main sur les plans de cette invention, Gunther est accusé par son frère aîné, d’avoir tué son père. Il est blessé à l’épaule en s’enfuyant. Il passe chez Helena, ...partie à l’aube. Il quitte Nuremberg. Il est handicapé, sans cheval ni vêtements chauds. Pourra-t-il survivre et prouver son innocence ?
Les préquelles, ces dernières années, se multiplient. Mais il faut reconnaître que certaines ont du bon. En effet, quel ravissement que retrouver ce futur mercenaire en jeune homme fougueux, pris au piège d’un complot, de retrouver les principaux acteurs de la saga d’origine.
La virtuosité de François Dermaut à mettre en scène une intrigue fouillée et fort bien troussée, la richesse, la beauté du dessin et des couleurs contribuent à faire de cette série une révélation. Cependant, un format supérieur, un 320 x 240 aurait été le bien venu pour restituer toute la magnificence de l’illustration.
Serge Perraud
Malefosse : T.1 - L’Escorte, scénario de François Dermaut et Xavier Gelot, dessins et couleurs de François Dermaut, Glénat coll. Vécu, mai 2007, 48 pages, 9,40 €
Malefosse : T.1 - L’Escorte " de François Dermaut et Xavier Gelot
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