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  Sommaire - DVD -  A - F -  Bullitt - Edition HD-DVD (France)
"Bullitt - Edition HD-DVD (France) "
de Peter Yates
 

Avec Steve McQueen, Jacqueline Bisset, Robert Vaughn, Dan Gordon
Warner Home Vidéo

L’arrivée des nouveaux supports vidéo, à savoir le HD-DVD et le Blu-ray, permet aux éditeurs de ressortir leurs « best-sellers » pour une petite cure de rajeunissement. L’intérêt étant aussi de conserver l’essentiel des bonus déjà présents dans la précédente édition DVD, ce qui n’est pas toujours le cas. Pour l’instant Warner Vidéo applique cette ligne de conduite, à notre grande joie. Comme par exemple pour ce classique du polar de la fin des sixties (qui fut le début d’une période faste pour le genre qui perdurera jusqu’à la fin des années 70) qu’est « Bullitt », lequel constitue aussi un des piliers de la carrière de Steve McQueen, cet acteur pour qui fut inventé la « cool attitude ». A l’heure actuelle, seul George Clooney pourrait prétendre posséder cette « cool attitude » sans pour autant arriver à l’identification totale comme ce fut le cas pour McQueen.
Le lieutenant Frank Bullitt se voit confier la surveillance d’un témoin contre la Mafia par l’ambitieux sénateur Chalmers. Mais des tueurs arrivent quand même à éliminer l’homme. Pour Bullitt, cela devient une affaire personnelle car selon lui, il y a eu manipulation et il est hors de question que lui et ses hommes portent le chapeau pour justifier l’échec d’un procès qui devait propulser la carrière de Chalmers eau sommet des hautes sphères politiques.
L’intrigue en soi est un brin tordue mais elle n’est là que pour servir un polar qui repose plus sur son climax et sur un personnage fascinant, Bullitt. Chouchou de la presse, charismatique, mystérieux, gardant son sang-froid face aux pires menaces et autres critiques, Bullitt est le héros dans toute sa splendeur. Et Steve McQueen est rentré dans sa peau comme nul autre. Que dire d’autre du film ?

Aujourd’hui, quelques passages font doucement sourire (la « mise au point » avec Jacqueline Bisset après la découverte d’un cadavre, assez naïve) mais dans l’ensemble, il n’y a rien à dire : on est happé par l’ambiance, la personnalité de McQueen, une mise en scène sobre et épurée mais diablement efficace, et la course-poursuite, la première du genre dans sa catégorie dixit les cascadeurs, même si on a vu mieux depuis (celle de « French connection » par exemple, ou de « La mort dans la peau »), demeure toujours impressionnante par son réalisme puisque qu’à l’époque les effets spéciaux digitaux n’existaient pas pour masquer ou accentuer certains points. Avec « Bullitt », McQueen consacra son statut de super star du moment amorcé avec « La grande évasion » que suivit « L’affaire Thomas Crown ». Chef-d’œuvre du genre ou pur classique : dans ce cas précis, la frontière est vraiment toute mince, c’est ou tout l’un, ou tout l’autre. Passons au HD-DVD : la copie du DVD était déjà très belle, la copie du HD-DVD est magnifique, les couleurs sont resplendissantes (et autour de San Francisco, entre le ciel et l’océan, le bleu est très important !), chaque détail flou de toute édition antérieure existe, c’est assez bluffant. Seul ombre au tableau, comme d’habitude d’ailleurs : les scènes nocturnes. L’exemple le plus marquant étant les séquences où McQueen court de nuit entre les roues des Boeing de l’aéroport : là, c’est à un ou deux moments carrément hideux, du moins pour un tel support. Mais à côté de ça, jamais vous n’aurez vu les yeux de Jacqueline Bisset aussi beaux, ni le regard azuré de McQueen. Et San Francisco resplendit carrément. Question bonus, c’est l’identique du Collector DVD avec en morceaux de choix, un making-of d’époque, un long documentaire sur McQueen avec interviews de certains proches (sa première femme Neile, son fils, Chad, qui n’a jamais rien fait de sa vie, sa fille Terry étant décédée quelques années après son père d’une grave maladie). On y découvre cet acteur marqué par la violence, celle due à une enfance brisée, et qui le marquera à jamais, comme le montre cette réplique d’un de ses films où il dit que « quand un enfant manque d’amour, c’est qu’il ne vaut pas grand-chose, je ne dois pas valoir grand-chose ». On découvre sa peur que tout ce qu’il a de bien dans sa vie d’adulte lui soit retiré, comme ça, d’un coup. On découvre sa fidélité en amitié (en amour, c’est autre chose...), son intégrité, on découvre pourquoi même aujourd’hui, Steve McQueen fascine toujours autant. A voir aussi un documentaire sur l’art du montage, plus intéressant qu’il n’y parait, assez récent et pour l’occasion, remis en Haute-Définition. Comme quoi, certains films sans un as du montage derrière, ne seraient pas ce qu’ils sont. Pour « Bullitt », c’est une pièce de la machine qui en fit le film qu’il est, avec un des plus grands acteurs américains de l’histoire du 7ème Art, celui qui pouvait tout dire d’un regard, d’un geste, le « King of the cool attitude » : Steve McQueen bien sûr. Qui d’autre ?

Note film : 10/10
DVD : 10/10 (copie excellente, image 1080p Haute Définition 16x9 1.85 :1) - Bonus : commentaire audio de Peter Yates (en vo non sous-titrée) - making-of d’époque - documentaires : « Steve McQueen : the essence of cool » & « The cutting edge : the magic of movie editing » - bande-annonce.

St. THIELLEMENT



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