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  Sommaire - Films -  G - L -  Les Promesse de l’ombre (Eastern Promises)
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"Les Promesse de l’ombre (Eastern Promises) " de David Cronenberg

 

Scén. : Steve Knight
Avec : Viggo Mortensen, Naomi Watts, Vincent Cassel, Armin Mueller-Stahl.
Distribué par Metropolitan Filmexport
100 mn
Sortie le 7 Novembre 2007

Note : 6/10

Chaque nouveau film de David Cronenberg est dorénavant attendu avec une certaine impatience. Celui qui, dans les années 70, avait révolutionné l’horreur nord-américaine (incluant donc USA et son pays de naissance, le Canada) avec des œuvres telles que « Frissons », « Rage » et « Chromosome 3 » avant de gagner quelques galons supplémentaires avec « Scanners », vit sa carrière faire un gigantesque bond en avant avec son adaptation plus que réussie de « Dead zone » de Stephen King. La suite lui ouvrit même un certain respect de la communauté du 7ème Art avec le succès populaire de « La Mouche » et critique avec son chef-d’œuvre, « Faux semblants ». Mais par la suite, Cronenberg divisa bien des fans. Entre des films pour les uns « auteurisants » comme « Le Festin nu », « Crash » ou pire, « Spider », il signe le faible (là, c’est assez unanime) « Existenz ». Mais revient par la grande porte avec son adaptation du roman graphique, « History of violence » qui, s’il n’est pas aussi extrême qu’il aurait pu l’être, n’en demeure pas moins une belle réussite. Et arrive aujourd’hui ces « Promesses de l’ombre », polar noir au sujet plus qu’attirant, où Cronenberg met de nouveau en selle son poulain de « History of violence », Viggo Mortensen. Un nouvel essai pourtant loin d’être aussi concluant et performant que le précédent.

A Londres, une jeune interne, Anna (Naomi Watts) aide une adolescente à accoucher, sauvant le bébé mais pas la mère. Bouleversée, elle recherche la famille de la jeune fille via un journal intime. Rédigé en russe, elle le fait traduire par un oncle. Elle découvre une adresse, celle d’un restaurant cossu tenu par une famille russe menée par le patriarche Semyon, son fils Kirill et le chauffeur-homme de main, le ténébreux Nikolaï. Une activité qui en masque une autre, bien plus dangereuse comme le découvrira Anna.

Une plongée au cœur de la nouvelle mafia russe, implantée à l’étranger, vue par David Cronenberg, peut légitimement mettre l’eau à la bouche. Sauf qu’au lieu de se concentrer sur les us et coutumes de cette nouvelle organisation du crime, Cronenberg l’isole sur un cas précis, où prédomine un caïd (Armin Mueller-Stahl, qui nous refait une composition à la « Music box », excellente certes mais la surprise en moins...), son fils (Vincent Cassel, très bon) et un mystérieux homme de main, certainement le personnage le plus ambigu et fascinant du film, campé par Un Viggo Mortensen parfait. La petite intrigue qui lie tout ce petit monde à Anna se révèle, au final, mineure, et on ne peut s’empêcher de sentir poindre le goût amer de la déception. Sauf que... Sauf que la mise en scène de Cronenberg, froide et sèche, confère à l’intrigue le meilleur de ce qu’elle recèle. Sauf que les accès de violence sont toujours aussi fulgurants chez le plus célèbre des cinéastes canadiens, une violence aussi aiguisée qu’un scalpel, aussi sanglante qu’une coupure par le même instrument. Enfin, sauf que si Cronenberg a voulu traiter une love-story maudite entre deux êtres issus d’une même société, viciée, corrompue, limite inhumaine dans certains de ses actes qu’un nouveau pouvoir donne l’occasion de perpétrer avec une totale liberté, alors là, oui, « Les promesses de l’ombre » se révèle bien meilleur que ce qu’on pensait voir. Maintenant, il y a certainement un mélange des deux, pas des plus homogènes, qui paradoxalement hisse autant le film vers le haut qu’il le tire vers le bas. De la part de David Cronenberg, on était habitué à plus « tranché », il est donc normal de sortir de son nouveau film avec une impression étrange d’inachevé.

St. THIELLEMENT

Avis de Valérie

Une sage-femme accouche une jeune-fille en détresse physique qui décède pendant le travail. Le bébé survit, et Anna tente de trouver sa famille afin que la petite n’atterrisse pas dans un foyer social. Pour tout document, elle a un journal intime écrit en russe que son oncle, Stepan, va pouvoir traduire.

Dans le même temps, elle se rend dans un restaurant russe et s’adresse à un truculent chef de famille et lui demande le même service...

Plus un film d’ambiance qu’une reconstitution sociologique sur la mafia russe, ce film puissant est une réussite. Captivant, le récit s’appuie sur la prestation époustouflante de Viggo Mortensen qui est totalement méconnaissable en Nikolaï Luzhin, l’homme à tout faire du parrain russe de Londres.

Il est si crédible que sa prestation dans le Seigneur des anneaux est totalement effacée de la mémoire des spectateurs. Habillé par ses tatouages, un regard froid, et un rictus cynique, Nikolaï fascine, effraye, séduit. Entièrement nu dans une longue scène où il est traqué par deux Tchétchènes dans un hammam, il montre l’étendu de son talent, mais aussi qu’il est l’un des acteurs les plus couillus de sa génération, et qu’il n’a peur de rien !

La dureté des images est contre-balancée par la sensibilité et la justesse de Naomi Watts, lumineuse dans ce rôle de femme blessée qui veut offrir à la petite orpheline une mémoire. Se mettant sans le savoir dans la gueule du loup, elle n’a que sa droiture et son humanité à opposer à la bestialité du chef de clan.

Vincent Cassel ne casse pas des briques et certains trouvent qu’il en fait trop. Peut-être, mais c’est un peu ce qu’on lui demande. Fils indigne et inapte, Kyrill est un héritier particulièrement perturbé, faible, inverti qui cache cet ensemble de défauts, faisant honte à son géniteur, derrière une folie destructrice.

A la fois film-révélation, histoire émouvante, Les promesses de l’ombre ne laisse personne indifférent.

Valérie REVELUT



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