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Avec : Dennis Quaid, Forest Whitaker, Matthew Fox, William Hurt, Sigourney Weaver, Edgar Ramirez, Eduardo Noriega, Said Taghmaoui.
Distribué par Sony Pictures Releasing France.
89 mn.
Sortie le 19 Mars 2008.
Note : 9/10.
Celui qu’on n’attendait pas. Du moins avec un si joli petit succès qui, de semaine en semaine, gonfle un peu plus à chaque fois. « Angles d’attaque », c’est typiquement le film perdu au milieu des grosses machines, bourré de qualités mais qui a du mal à se hisser au dessus de la masse. Sauf que là, dans ce cas bien précis, ce thriller politique, mélange savamment dosé et parfaitement maitrisé de certains des meilleurs éléments de « 24 heures chrono » et de l’action d’un « Mémoire dans la peau » (ou un des deux autres volets de la trilogie Jason Bourne), se révèle surprenant, intelligent, époustouflant et d’une intensité comme on n’en avait pas vu depuis longtemps dans ce genre de cinéma.
A Salamanque, en Espagne, le président des USA a réussi à réunir un ensemble de pays pour constituer une alliance de lutte internationale contre le terrorisme. Parmi ses gardes du corps, Barnes est à part : un an auparavant, il a pris une balle destinée au premier homme des USA. Inquiet, méfiant et surtout pas encore sûr à cent pour cent de lui, Barnes ne va pas pouvoir empêcher ce qui va se produire : on vient de tirer sur le président. En pleine foule, des dizaines de témoins, les télévisions, des touristes avec des appareils photos. Chacun a vu quelque chose mais différent. Et quand Barnes va mettre l’œil sur un détail bien précis, cet attentat se révèlera n’être que le début d’un complot amplement plus ambitieux, risquant de briser l’équilibre politique mondial. La course contre la montre peut démarrer.
Et avec quelle force. Produit par un spécialiste du « pop-corn movie » à savoir Neal H. Moritz (« Fast and furious », « XXX », « Furtif »...), l’annonce de « Angles d’attaque » n’avait rien d’affriolant. Puis vint une bande-annonce des plus accrocheuse, la découverte d’un casting de grands seconds rôles, Dennis Quaid en tête, un réalisateur britannique, Pete Travis, venu de la télévision et n’ayant signé qu’un long-métrage de cinéma, « Omagh » sur un attentat de l’IRA et ses conséquences sur les familles des victimes, et peu à peu, on se met à l’attendre. Et c’est ainsi qu’on découvre un petit film ambitieux mais qui ne déborde jamais, qui prend aux tripes rapidement, qui vous scotche, de par son scénario à la « Rashomon » de Kurosawa (comme « Basic » de McTiernan, un fait raconté par plusieurs points de vue) à l’intensité de sa réalisation, très sèche, servie par une mise en scène intense. Certes, tout n’est pas parfait mais au bout du compte, ce ne sont que de minuscules détails dans un ensemble de thriller politique haut de gamme, à l’action sans temps morts, et dont l’apothéose est une séquence de poursuite dans Salamanque qui restera dans les annales. Mais en plus de ces plaisirs triviaux, « Angles d’attaque » adopte un point de vue peut-être utopique de la politique américaine mais qui a le mérite de ne pas se la jouer patriotique à outrance. Un élément de plus qui fait de cet excellent thriller d’action une des meilleures surprises de ce début d’année cinématographiques, où chacun y donne toutes ses tripes pour un résultat exemplaire. En soi, une série B certes, mais qui a de la classe et de la puissance au point de devenir un futur petit classique qui sera souvent cité en référence, vous verrez.
St. THIELLEMENT
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