Avec Rhona Mitra, Malcolm McDowell, Bob Hoskins, Alexander Siddig
Note : 9/10
Neil Marshall était évidemment attendu par les fans de cinéma qui décoiffe après les réussites du prometteur DOG SOLDIERS et du flippant THE DESCENT. Et le voici qui nous revient avec DOOMSDAY, une vraie série B rétro qui devrait ravir les nostalgiques quitte à laisser dubitatif un public moins typiquement bis.
Même si certains iront inévitablement chercher des similitudes avec 28 SEMAINES PLUS TARD le propos de Neil Marshall est complètement différent puisque son virus ne transforme pas les humains en zombies. Il les tue tout simplement. L’Ecosse est ainsi ravagée par une terrible épidémie et les autorités ne trouvent pas d’autre idée que de remettre à niveau le fameux Mur d’Hadrien pour juguler le virus. Mais, 27 ans plus tard, la menace ressurgit, cette fois au cœur de Londres. Un commando d’élite est donc mis sur pied, dirigé par une femme à poigne, le Major Sinclair. Objectif : découvrir comment certaines personnes ont survécu et ramener un antidote de la zone dévastée...
DOOMSDAY ne cache pas ses influences et carbure à la référence assumée. La plus évidente reste bien sûr NEW YORK 1997, classique de la SF post-apocalyptique signé par John Carpenter voici trente ans. Les bases du scénario sont identiques et Neil Marshall remplace avantageusement (du moins pour le spectateur mâle) Kurt Russell par Rhona Mitra, dans un rôle similaire. Neil Marshall appuie l’hommage en donnant Carpenter pour patronyme à l’un de ses héros. Mais le film ne se contente pas de suivre les traces du métrage précité, il s’inspire aussi d’EXCALIBUR, ARMY OF DARKNESS, ALIENS et quelques autres lors d’une seconde partie assez délirante qui voit les soldats surarmés affronter les "méchants" en armures retranchés dans un château médiéval. Des images qui évoquent également la production japonaise LES GUERRIERS DE L’APOCALYPSE. Action, humour, combats, violences, scènes immédiatement cultes (le chef des punks monte sur scène pour un grand numéro musical qui alterne classiques des années 80 et French Can Can !). Le dernier tiers du métrage se lâche à nouveau en optant pour des références claires à la trilogie MAD MAX (et en particulier au second épisode) mais peut-être plus encore à ses décalques italiens fauchés. Car Neil Marshall ne lésine pas sur une violence extrême et souvent carrément gore qui se réfère à tout un pan de métrages issus de la Péninsules, des NOUVEAUX BARBARES à 2019 APRES LA CHUTE DE NEW YORK en passant par LES GUERRIERS DU BRONX 2, TEXAS GLADIATORS et quelques autres.
Citons ainsi une hallucinante scène de repas cannibale qui voit un pauvre prisonnier se faire cuire vivant avant d’être taillé en pièce par les punks du futur, décidés à s’offrir un gueuleton de choix.
DOOMSDAY possède bien sûr les défauts de ses qualités : le cinéaste bricole son métrage au mieux mais ne se soucie pas trop de vraisemblances, il opte pour un rythme très élevé et perd quelques personnages en route, négligeant les développement de l’intrigue ou la psychologie pour s’orienter vers le fun absolu. On eût également apprécié que Michael Mc Dowell bénéficie d’un rôle un peu plus développé et que Rhona Mitra - pourtant convaincante - finisse l’aventure un peu plus décoiffée et couverte de sang, à la manière de Ash par exemple. Mais tout cela n’est que broutilles qui, quelque part, participent à l’ambiance d’un film certes imparfait mais d’une énergie et d’une générosité rare.
En bref, DOOMSDAY se regarde avec un grand sourire et donne une patate d’enfer aux spectateurs.
DOOMSDAY était présenté au 26ème FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM FANTASTIQUE DE BRUXELLES
Frédéric Pizzoferrato
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