Lever le drapeau du patriotisme dans un pays qui n’est pas le vôtre, voilà qui nous conduit irrémédiablement au conflit racial !
2017 : voici 15 ans que le séisme a dévasté le Japon. A Taïwan la tension est vive à proximité du camp de réfugiés abritant 80.000 réfugiés japonais.
La majorité des Taïwanais méprisent les réfugiés. Certains d’entre eux se rendent à l’extérieur du camp pour harceler des commerçants qu’ils soupçonnent d’être japonais.
L’orgueil racial se double d’une rancoeur et de la jalousie envers ceux qui ont renoncé à leur nationalité japonaise.
Alors que la pègre de Taïwan cherche à profiter de l’occasion et qu’une mère de famille japonaise et son enfant sont sauvagement massacrés, des terroristes japonais se préparent à une action violente.
Kaiji Kawaguchi pratique un discours ambigu. D’un côté il fait la distinction entre l’orgueil de son pays et le racisme absurde. De l’autre il écarte certains aspects historiques. Ainsi dans ce tome un politicien taïwanais affirme " la culture japonaise a été un exemple !". Il s’agit d’une interprétation de l’annexion de Taïwan par le Japon en 1895, la colonisation japonaise de 1895-1945, ainsi que la japanisation forcée (faits qui ne sont pas évoqués par Kaiji Kawaguchi).
L’auteur de Zipang (Kana) éprouve de nombreuses pertes de mémoire en ce qui concerne le passé de son pays.
Damien Dhondt
Kaiji Kawaguchi _ Spirit of the sun tome 2 : Le Camp de réfugiés de Taiwan _ Traduction : Daniel Andreyev _ Edition Tonkam (avril 2005) _ Inédit, poche, sens de lecture japonais, 222 pages noir & blanc _ 7,50 euros
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