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– Les jardins d’agrément sont faits pour les poètes et les inutiles ! Rien ne vaut la steppe sauvage et la fureur du combat !
– Je suis bien d’accord ! Ces terrasses fleuries sont stériles ! Rien n’est plus romantique qu’un champ de rutabagas
Natty, ayant pour seule camarade de jeu sa vache de compagnie, s’ennuie. Elle ne devrait pas puisqu’en tant que digne princesse d’Orchidhistan, cette représentante de la caste fleurie se doit d’avoir une connaissance parfaite de l’horticulture et du texte sacré le mahabharatin (1).
De toute façon sa période d’ennui est révolu puisque voici le mariage. Le mariage ? Quel mariage ? Le sien... Ah. Décision parentale oblige, voici les deux prétendants. En effet il lui est donné la possibilité de choisir son futur époux. Sera t’il Khourou le guerrier sanglier du nord ou bien Simias le prince singe des paysans du sud ? Après réflexion la réponse de la princesse est évidente : aucun d’entre eux !
Bon, et bien au moins une chose est certaine il n’y aura pas un mécontent, mais deux. Que prévoient les textes de loi à ce sujet ? Voyons la législation est claire : afin de préserver l’honneur de ses parents et la paix du pays la princesse doit se donner la mort.
Le seul espoir réside dans la fuite dans les bas quartiers, là où demeurent les Intouchables, aux moeurs bestiales et à la laideur légendaire.
Transposition de la légende de Krishna Kumari et de l’Inde ancienne dans un registre de fantasy, ce conte souligne la condition des Intouchables, statut que doit désormais partager Natty. Dans le monde d’en bas la beauté de la princesse se flétrit.
(1) toute ressemblance avec le Mahâbhârata est purement fortuite
Damien Dhondt
Scénario : Corbeyran, Dessin : Melvil _ Natty, tome 1 _Dargaud (mai 2008) _ Inédit, moyen format, 80 pages couleurs _ 12, 50 euros
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