Douglas Preston a depuis 1996, signé une dizaine de romans en collaboration avec Lincoln Child. Il vole, également, de ses propres ailes avec une série, commencée avec « Codex », (même éditeur) en 2007. L’auteur entraîne ses personnages en Amérique Centrale, à la recherche de l’héritage paternel et d’un fabuleux document Inca qui révolutionnerait l’industrie pharmaceutique.
T-Rex est un nouveau volet pour lequel il reprend le personnage de Tom. Celui-ci n’a pas voulu toucher à sa part d’héritage, préférant prouver (ou se prouver ?) qu’il est capable de réussir seul. Il exerce, avec un associé, son métier de vétérinaire pendant que Sally, devenue son épouse, s’occupe de faire fonctionner un manège d’équitation.
Si les débuts furent difficiles, l’affaire devient rentable depuis que Tom a gagné la confiance des éleveurs. Installé dans la région d’ Abiquiú, il aime se promener dans le désert de Chama, sur les hauts plateaux riches en canyons qui forment un véritable labyrinthe. C’est lors d’une promenade qu’il entend quatre coups de feu. Peu après, il trouve un homme mourant, qui lui demande de remettre un carnet rempli de singulières colonnes de chiffres à sa fille. Tom promet et une promesse faite à un mort, c’est ... sacré !
Le voilà embarqué dans une histoire aux multiples ramifications. Il devra affronter un paléontologue prêt à tout pour réussir, pour acquérir une gloire similaire à celle de son père, un tueur, relais du paléontologue, un ancien agent de la CIA qui voulait devenir moine... L’enjeu est une dépouille fabuleuse, celle d’un T-Rex...
Après la recherche d’un document inca, l’auteur entraîne son lecteur dans l’univers de la paléontologie, de la chasse aux fossiles et autres ossements, des marchés officiels et parallèles de ces « marchandises ». Or ces pièces, aujourd’hui, valent des fortunes et suscitent donc bien des convoitises.
Le choix des actions et des péripéties, la structure de l’intrigue, la relation du récit donnent une histoire agréable à lire. Les personnages, très typés, sont aisément identifiables et on suit avec intérêt leurs parcours respectifs. Le suspense est entretenu par des rebondissements inattendus, amenés de façon habile.
De par son activité professionnelle, l’auteur a beaucoup fréquenté les milieux qu’il décrit. On ressent quelqu’un qui connaît bien son sujet, qui est à l’aise avec les termes utilisés, les idées et concepts employés.
Ce fossile, à l’image d’un autre roman devenu célèbre grâce à un film, peut-il mener à la « résurrection » du prédateur ? Le titre de l’édition originale est : « Tyrannosaur Canyon ». Une traduction littérale aurait mieux convenu, car beaucoup plus proche du développement de l’intrigue et de l’esprit du roman.
« T-Rex », sans être le choc littéraire de l’année, est un bon roman d’aventure, au sujet traité avec vigueur et au suspense bien orchestré. Un livre qui se lit avec plaisir.
Serge Perraud
T-Rex, Douglas Preston, traduit de l’américain par Cécile Leclère, L’Archipel, mars 2008, 440 pages, 22 €