| |
Avec Ray Winstone, Robin Wright Penn, Anthony Hopkins, Angelina Jolie, Crispin Glover, John Malkovich.
Warner Home Vidéo
Un film qui n’a pas rencontré d’énorme succès, à la promotion hésitante dans le sens où on sentait bien qu’on ne savait pas comment le vendre, au budget de 150 millions de dollars (sans la pub), pour des recettes mondiales finales d’un peu moins de 200 millions de dollars, un procédé qui a du mal à trouver son public pourtant servi par des avancées technologiques spectaculaires, déjà utilisé dans « Le Pôle express » en totalité, et en (plus ou moins grande) partie dans des œuvres telles que « Le seigneur des anneaux » (pour le Gollum) et dans « King-Kong » (pour King-Kong), un cinéaste parmi les meilleurs, un scénario d’enfer signé du romancier Neil Gaiman (« Stardust », « Neverwhere ») et du cinéaste-scénariste Roger Avary (« Killing Zoé » bof, « Les lois de l’attraction » génial, et le scénario de « Silent Hill »), bref « La légende de Beowulf » pouvait prétendre à largement mieux. La vidéo, et surtout le support Blu-ray va peut-être rectifier le tir car à la seconde vision, les énormes qualités du film éclatant totalement et son statut de chef-d’œuvre lui étant définitivement acquis.
En l’an 507, au Danemark, le roi Hrothgar fête avec ses hommes l’achèvement d’un lieu de fêtes. Quelques minutes après, un monstre, Grendel, surgit et sème chaos et mort. Hrotgar lance alors un appel pour qui sera assez courageux pour éliminer Grendel. C’est le guerrier Beowulf qui y répond. Accostant sur les côtes, il promet la victoire à Hrothgar. C’est effectivement ce qu’il se passe, et pour le récompenser et fuir aussi certaines vérités, Hrothgar le fait roi avant de se suicider ; Quelques années plus tard, le roi Beowulf s’interroge sur son destin et ses exploits, sur sa vie, sur ce qu’il représente auprès des peuples du Nord. Car si Beowulf est certes un grand guerrier, c’est aussi un affabulateur qui s’est fait prendre à son propre piège. Mais aujourd’hui, un nouveau danger se profile à l’horizon, le passé rattrapant le présent : Beowulf va être confronté à la mère de Grendel, un démon des plus puissants, des plus séducteurs aussi, à qui il succomba lors de leur rencontre. Et comme Hrothgar, le prix du pêché sera un fils illégitime, Grendel pour Hrothgar, un dragon pour Beowulf. Quand la bête ravagera son pays, Beowulf livrera son dernier combat, celui qui fera de lui le héros immortel que la légende avait commencé à créer.
A la base, un texte ancestral souvent étudié en littérature, assez lourd à digérer. Et c’est alors que Roger Avary qui devait travailler sur un scénario de « Sandman » se voit lâcher par le studio et du coup, relance une vieille idée de Neil Gaiman (auteur du « Sandman » en question) : écrire un scénario inspiré par la légende de Beowulf, héros nordique immortalisé par de vieux poèmes et autres écrits. La suite, c’est Zemeckis qui accepte de le produire, puis souhaite le réaliser, en adoptant le parti-pris d’un tournage complet en « performance capture », à savoir des acteurs qui jouent leur rôle dans un studio, ils sont recouverts de petits capteurs, lesquels sont ingérés par les ordinateurs qui modèlent sur les acteurs les personnages qu’on veut. Tout cela est parfaitement bien expliqué dans les bonus, suite de petites modules très instructifs mais où l’ensemble manque cependant d’un vrai making-of plus long pour témoigner de la rapidité et de la difficulté d’un tel tournage, surtout pour les acteurs (mais ça se devine, hein !). C’est assez comique de voir leur tête la première fois qu’ils arrivent sur le plateau, d’ailleurs... Mais voir Crispin Glover en train de jouer pour être ensuite à l’écran le monstrueux et pathétique Grundel, donne une idée de la complexité tout de même présente pour faire vivre correctement ces « dessins animés » à l’écran. L’ensemble se suit cependant avec passion tant cette technologie ahurissante donne des résultats qui laissent parfois sans voix. C’est sur ce principe que Spielberg va faire son « Tintin » en 2009... Bon, pourtant, on n’adhère pas tout de suite à la « performance capture », il y a quelque chose qui gène, un look plus proche de celui des héros de jeux vidéo, trop lisse, trop parfait. Mais cette gène s’envole dès qu’on est happé par une réalisation que seul ce procédé permet d’avoir (le combat final contre le dragon est simplement époustouflant), conjugué à un scénario exceptionnel (et la director’s cut réintègre la crudité de certains passages...), où le héros se révèle vantard, arrogant, orgueilleux, tout en étant aussi courageux et téméraire. La performance capture permet aussi des libertés qu’un tournage en « live » n’aurait jamais pu autoriser, surtout lié à la nudité des personnages (Angelina Jolie est un pur fantasme, et Beowulf, qui ne cesse de vouloir montrer sa virilité, laquelle se voit systématiquement « castré » par l’ombre d’un objet, possède le corps d’athlète parfait). De tout cela naît une œuvre quelque part révolutionnaire, mais surtout d’une puissance comme on n’en a pas vu depuis ce chef-d’œuvre maudit qu’est « Le Treizième guerrier ». Inutile de préciser qu’en Blu-ray, vu la technique, le résultat est simplement plus que parfait, éblouissant, magnifique. Un huitième art est presque né...
Film : 10/10
Blu-ray : copie magnifique, image 1080p Haute Définition 16x9 2.40 :1- Bonus : 8/10 : les étapes de la production - le tournage - les origines de Beowulf - dessins et créations des créatures - la création de Beowulf - scènes abandonnées.
St. THIELLEMENT
|