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Prisonniers du Temps de Richard Donner
Sortie le 21 avril 2004
Avec : Paul Walker (Chris), Frances O’Connor (Kate), Gerad Butler (André Marek), Billy Connoly (le professeur Johnston), Anna Friel, (Lady Claire), Neal Mc Donough (Gordon), Ethan Embry (Stern)
(Voir l’interview du réalisateur Richard Donner en rubrique "interviews")
Tiré du roman de Michael Crichton (Sphère, Jurassic Park, Le Monde perdu), " Prisonnier du temps " exploite le thème du voyage dans le temps, ou plus exactement, celui d’une connexion accidentelle et inexpliquée avec une période précise du XIVème siècle, durant la guerre de 100 ans.
Malheureusement, à la sortie de la projection, le passionné de science fiction reste sur sa faim. Quel dommage de disposer de tels moyens, techniques et financiers pour, au final, proposer un film d’action facile, tout juste digne d’une seconde partie de soirée sur M6.
Pourtant, le synopsis se montrait prometteur. Une équipe d’archéologues américains dirigée par Edward Johnston travaille dans la vallée de la Dordogne sur le site médiéval de Castelguard. Le lieu, chargé d’histoire a été le théâtre d’une bataille sanglante opposant les français aux anglais. Johnston est rappelé aux Etats-Unis pour un entretien avec son sponsor. Pendant son absence, ses assistants continuent les investigations et découvrent une chambre secrète scellée depuis 600 ans. A l’intérieur, ils trouvent un verre de lunette et un appel à l’aide signé par Johnston lui-même et daté de 1357.
Débute alors une histoire d’une affligeante banalité. Une équipe de jeunes américains courageux, composée pour la plupart par les étudiants de Johnston et par son fils, remonte le temps pour lui porter secours, à la veille d’une bataille importante.
Malheureusement, on a rapidement l’impression que la partie science fiction du scénario n’est qu’un prétexte pour justifier une fable médiévale dont le déroulement s’avère rapidement calibré à la moulinette hollywoodienne. Du coup, on assiste à une débauche de rebondissements, parfois peu crédibles et occasionnellement générateurs de longueurs. L’équipe est ainsi faite prisonnière, s’échappe, est reprise, s’évade à nouveau, est séparée etc. Idem pour l’assaut final du château, certes spectaculaire, mais qui n’apporte pas grand chose au propos SF de l’histoire.
Enfin, Crichton n’est manifestement pas un adepte du paradoxe temporel ; lequel s’illustre de la manière suivante : si un homme remonte dans le temps et s’il y tue son père, il n’existera pas et ne sera pas en mesure de remonter dans le temps pour tuer son géniteur. L’auteur de Jurassik Park adhère à une autre école qui soutient la thèse que le temps est susceptible d’être modifié à loisir et ses héros ne s’en privent d’ailleurs pas. Pour les passionnés qui, comme moi, ont été sevrés à la logique cartésienne issue de l’informatique, au roman de Barjavel, le " Voyageur imprudent ", à la nouvelle de Charles L. Harness, " L’Enfant en proie au temps " (1953), ou de " Retour vers le futur 1 " (1985), pour ne citer que ceux-là, la théorie de Crichton et des siens apparaît bien peu crédible.
Les autres spectateurs, peut-être moins exigeants, verrons un film divertissant, sans plus...
Bruno Gasnier
Réalisation : RICHARD DONNER
Scénario : JEFF MAGUIRE ET GEORGE NOLFI
D’après un roman de : MICHAEL CRICHTON
Producteur(s) : LAUREN SHULER DONNER, JIM VAN WYCK, RICHARD DONNER
Producteur(s) exécutif(s) : MICHAEL OVITZ, GARRY LEVINSOHN, DON GRANGER
Musique originale : BRIAN TYLER
Image : CALEB DESCHANEL
Montage : RICHARD MARKS
Distribution des rôles : SARAH HALLEY FINN, RANDI HILLER
Création des décors : DANIEL T. DORRANCE
Création des costumes : JENNY BEAVAN
Son : PATRICK ROUSSEAU
Production : DONNER’S COMPANY, ARTIST PRODUCTION GROUP, PARAMOUT PICTURES, MUTUAL FILM COMPANY, COBALT MEDIA GROUP
Distribution : UNITED INTERNATIONAL PICTURES
Effets spéciaux : NEIL COBOULD, ROGER GUYET
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