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Scénaristes : Tom J. Astle & Matt Ember
Avec : Steve Carell, Anne Hathaway, Dwayne Johnson & Alan Arkin.
Distribué par Warner Bros.
109 mn.
Sortie le 10 Septembre 2008.
Note : 7/10.
La grande famille des séries télévisées constitue, on le sait, un creuset béni pour le cinéma qui cherche à faire des succès du petit écran les succès de demain du grand écran. Pour le pire (souvent) et le meilleur (si, si, ça arrive...). Pour en faire un bref historique, on va commencer par les (rares) réussites pour (rapidement) sombrer dans les échecs. Donc, on trouve « Les incorruptibles », « Mission Impossible 1 & 2 » (non, non, pas le 3...) en haut du panier, puis au milieu, on mettra « Le saint », « Les mystères de l’ouest », « Starsky & Hutch », « X-Files » et enfin, tout en bas, là, ils sont légion, on a « Chapeau melon & bottes de cuir », « Les espions », « Sex and the city » (même si c’est un mauvais exemple, la série étant bien naze...), et bien d’autres dont nos expériences franchouillardes que sont « Les brigades du Tigre » et surtout « Vidocq ». Et les projets ne manquent pas : « Hawaïï police d’état », « Magnum », « Millenium », « Dallas », etc... Et voici qu’aujourd’hui arrive « Max la menace », tirée de la série homonyme sur les exploits d’un espion gaffeur comme seul Mel Brooks a pu l’imaginer et qui fit les beaux jours du poste cathodique dans les années 60. Franchement, la série n’est pas mal mais on s’attendait au pire avec le film, un truc bien lourdaud à l’humour plus que nul (du « Rush hour », quoi !). Mais il y a Steve Carell en l’agent Max Smart, assisté par la jolie Anne Hathaway (« Le diable s’habille en Prada ») et l’ex-roi Scorpion himself, Dwight Johnson, un scénario assez ambitieux pour ce genre de produit, et d’autres qualités qui font de ce « Max la menace - le film » une plutôt très bonne surprise. Comble de bonheur, les gags sont parfois excellents et on s’éclate vraiment de rire ! Alors, pas belle la vie ?
Max est le meilleur analyste de l’agence secrète Control, le pire aussi, capable de vous retranscrire chaque seconde de vie de l’espion espionné. Mais suite à l’élimination des meilleurs agents de terrain de Control, le Chef se voit contraint de le promouvoir pour infiltrer l’organisation secrète Kaos qui rêve de gouverner le monde. Max pensait faire équipe avec son pote, l’as des as Supergent 23, il se retrouve avec la belle agent 99. Ensemble, ils partent en Europe, où une retranscription de Max laisserait supposer que tout se joue de là-bas... Avant de revenir aux USA !
Dans la série, c’était Don Adams qui endossait la peau de Max, avec une image de neu-neu devenue célèbre ; ici, on a droit à Steve Carell, nouveau grand comique du cinéma US (à voir impérativement, « 40 ans toujours puceau » pour s’en convaincre définitivement), son air aimable comme une porte de prison, qui colle à merveille avec cette image d’employé zélé, intelligent et en même temps, assez bête voir parfois ridicule. Mais il est sincère. L’alchimie fonctionne et donne au film le meilleur de ce qu’on pouvait en attendre. En même temps, l’intrigue est assez développée, ne se réduisant pas à peau de chagrin comme c’est souvent le cas lors du passage du petit au grand écran. Et les gags sont parfois excellents : les cônes de silence, l’évasion à la mini-arbalète, la leçon de tango, etc... sont autant de petites scènes qui déclenchent une réelle hilarité, surprenante car venant d’outre-Atlantique et dans ce genre de domaine, on est plus habitué à du Brett Rattner (« Rush hour », déjà cité, je sais) ou à du Andy Tennant (« L’amour de l’or », un des cinq pires films de 2008...), humour qui cartonne là-bas, le mystère restant total par chez nous. Le mariage Carell-Hathaway fonctionne lui aussi très bien, et voir Dwayne Johnson excellent dans son rôle, sont autant d’autres excellentes surprises qui font que ce « Max la menace » se révèle être une des meilleures adaptations de série télévisuelles vues au cinéma doublé d’une excellente parodie d’espionnage. Le film qui vous réconcilierait avec la comédie made in USA, tiens, carrément !
St. THIELLEMENT
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