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– J’invoque l’un des 777 outils démoniaques, Evil Stringer, l’instrument de torture à cordes !
Toute agence de détective doit avoir un local. Aussi Neuro le démon cervo-phage a t’il décidé que sa "patronne" (ne pas oublier les guillemets) la lycéenne Yako bénéficierait d’un lieu de travail approprié. Ce sera celui d’une "agence financière" (1). L’endroit est très sympathique. Les employés actuels adeptes de méthodes violentes ne sont guère enchantés, mais Neuro leur a proposé un marché : la possession du local contre la résolution du meurtre de leur patron dont le corps a été retrouvé découpé en deux. La méthode comme l’identité du coupable sont inconnues. Mais rien n’arrête un démon amateur d’énigmes.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Evidemment les employés ne sont guère enchantés de vider les lieux et décident de s’incruster. Passons sur une scène d’une rare violence...bref les employés quelque peu amochés déménagent et le détective des ténèbres et sa "patronne" peuvent bénéficier d’un local attractif. Attractif ? Mais pourquoi donc ? La vue ? Pas vraiment, plutôt le renflement dans un mur. A quoi correspond t’il ? Mais à l’emplacement du cadavre qui y a été autrefois dissimulé bien sur. On ne soulignera jamais l’influence d’une atmosphère adéquate sur le lieu de travail.
Précisons que les méthodes d’assassinat sont aussi originales qu’ingénieuses et également spectaculaires.
Ce mangaka est des plus inquiétant. Mais pourquoi les éditeurs ont ils confié un manga à un tel auteur ? C’est évident. Neuro ne vient-il pas de faire la démonstration que même le magazine Shonen Jump (2) peut être utilisé comme instrument de mort ( la version hebdomadaire).
Après une telle démonstration quel éditeur aurait eu le courage de refuser le projet ?
(1) des Yamikins, cf. Ushijima l’usurier de l’ombre (Kana)
(2) célèbre magazine de publication de mangas
Damien Dhondt
Yusei Matsui _ Neuro Le Mange-Mystères, tome 2 : La Diva solitaire _ Traduction : Satoko Fujimoto, Anthony Prezman & Thomas Lameth, Lettrage : Aurélien Flamant _Glénat, collection : Shônen _ août 2008 _ Inédit, poche, sens de lecture japonais, 192 pages noir & blanc _ 6,50 euros
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