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  Sommaire - DVD -  G - L -  Les Hauts murs - Edition zone 2
"Les Hauts murs - Edition zone 2 "
de Christian Faure
 

Avec Emile Berling, Guillaume Gouix, Julien Bouanich, Michel Jonasz, Catherine Jacob & Carole Bouquet.
FPE Vidéo

La France des années 30. Le petit Yves Tréguier vient d’être rattrapé par la gendarmerie. Pour lui faire passer le goût des fugues, on l’envoie alors dans une « maison d’éducation surveillée ». Mais une fois arrivé, Yves découvre un monde de violences, celle d’adultes sadiques, celles d’enfants devenus psychopathes et pervers avant l’heure. Pourtant, au milieu de cet enfer, Yves se découvre des camarades, et continue de rêver au jour où il s’échappera enfin pour s’enfuir le plus loin possible, vers New-York...
« Les enfants ne naissent pas criminels » dixit l’accroche sur l’affiche. Et en voyant ce film, cela n’en est que plus vrai. Sorti quasi clandestinement il y a quelques mois, lâché par ses distributeurs, et même en vidéo puisque le DVD se contente du film, point barre, « Les hauts murs » est pourtant une excellente surprise, un des meilleurs films français de cette année (et ils ne sont pas légion, hein !). Pour le résumer, on pourrait dire que c’est « Les choristes » (mmouais, perso j’aime assez mais bon, on a le droit de ne pas être fan...) version « The Magdalene sisters » (ah oui, là, chef-d’œuvre signé de l’acteur Peter Mullan, sur les derniers couvents britanniques, véritables prisons inhumaines où on enfermait toute fille ou femme « impure », « rebelle » ou autre... Lion d’Or à Venise, au grand dam du pouvoir du Vatican qui n’a rien pu faire pour empêcher la venue du film en la Cité des Doges...), où de pauvres gosses sont abandonnés par des parents qui sont gênés par leur présence, où qui ne peuvent plus les entretenir ou toute autre raison toujours justifiant à leurs yeux un tel acte. A côté, ces mêmes gosses peuvent basculer dans le pire ou simplement espérer retrouver une cellule familiale qui leur manque cruellement. Et certains cherchent à comprendre ce qu’ils ont fait... Pour une telle histoire, « Les hauts murs » est loin d’être simplement démonstratif, bourré de clichés et limite caricatural (ce qu’on sait très bien faire...), bénéficiant d’un soin particulier sur l’ensemble : recréation d’une époque plus proche du Moyen-Age que du vingtième siècle, sobriété d’une réalisation qui sait tirer le maximum de ce qui est mis à disposition pour replonger dans le passé : enfin quelqu’un qui sait filmer, cadrer et soigner le visuel de son film, chose assez rare chez nous, il faut bien l’admettre. Et le tout épaulé par un casting d’enfants impressionnants, épaulés par quelques adultes dont une Catherine Jacob pour une fois au diapason. Bon, il y a Carole Bouquet, elle arrive au bout d’une heure, elle est poignante dans son rôle d’une mère ayant abandonné son enfant sur les conseils de son second (pourri) de mari, mais le film ne repose pas sur elle contrairement à ce que laisse croire l’affiche où elle est en tout en haut... Pour son premier long-métrage cinéma, Christian Faure, qui vient de la télévision (on lui doit entre autres « lettres de noblesse » le téléfilm « Marie Besnard l’empoisonneuse »), peut être content des « Hauts murs » qui méritait un autre accueil et une autre promotion que le quasi-anonymat auquel il eut droit. C’est du vrai bon cinéma français, simplement orchestré par d’excellents professionnels qui ont donné le meilleur de leurs talents respectifs pour faire vivre ce film. Bon, un malheur n’arrivant jamais seul, si la carrière cinéma fut torpillée, celle du DVD ne rattrape rien : absolument aucun bonus. Enfin, il faut savoir une chose qui va peut-être vous motiver définitivement pour visionner « Les hauts murs » : il s’agit d’une histoire vraie (pas signe de qualité ça, je sais, une référence qui peut servir le tout comme le n’importe quoi...), à savoir que le petit Yves Tréguier devint plus tard un grand nom de la littérature de genre, et les « Hauts murs » fut son premier roman, qu’il écrivit avec toute sa rage, sa révolte d’enfant, avant de devenir un grand nom du polar noir français sous le nom de... Auguste Le Breton. Ca ne vous dit rien ? Et « Razzia sur la schnouf », « Du rififi chez les hommes », « Le rouge est mis » et surtout « Le clan des Siciliens », ça ne vous dit rien ?

Film : 9/10
DVD : copie magnifique, format 1.85:1 image 16/9ème - Bonus : 0/10 : rien, même pas une bande-annonce, la honte.

St. THIELLEMENT



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