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Scott Wiper
Scénario : Rob Hedden & Scott Wiper
Avec Steve Austin, Vinnie Jones, Victoria Mussett, Madeleine West & rick Hoffman
Metropolitan Vidéo
Où on retrouve certaines stars du catch via une production de la WWE dans ce qui est à ce jour leur meilleur film. C’est simple, « Les condamnés » prend des éléments de plein d’autres films pour n’en faire qu’un qui tire aisément ses épingles du jeu en y insérant des éléments plus pertinents que la moyenne. Vous allez voir...
Sur une île isolée en plein Pacifique, au large du continent sud-américain, un producteur de reality-shows viré de la télévision suite à des émissions trop « réalistes » et immorales, prépare le plus grand de tous ses spectacles. Il sera retransmis via Internet, lequel est déjà bombardé de bandes-annonces sur un jeu intitulé « Les condamnés ». Le but est simple : à travers le monde, une équipe a acheté dans les plus sordides des prisons les pires des criminels, des condamnés à mort à qui on propose de jouer à un jeu extrême. Ils seront 10, lâchés sur une île déserte, et celle ou celui qui restera seul survivant gagnera sa liberté et du fric à la clef, après avoir exterminé tous ses collègues. Pour être sûr qu’aucune évasion ne sera prévue, un bracelet électronique est attaché à leur cheville. Au bout de trente heures, il explose ; si on tente de l’enlever, il explose. Mais même avec de telles conditions, il y a toujours des éléments imprévisibles, et parmi eux, un certain Jack Conrad, qui semble plus civilisé que les autres. Entre ça et des associations de fuyards non prévues, le jeu risque de ne plus se dérouler comme prévu. Sauf que plus les morts augmentent, plus les connectés se font nombreux, plus les recettes grimpent. Mais jusqu’à quel point peut-on accepter de jouer ?
Ca rappelle plein de choses, hein ? Allez, pêle-mêle, « Running man », « Course à la mort », « Rollerball », « Absolom 2022 », « Les traqués de l’an 2000 », etc... Mais « Les condamnés » se distingue par une meilleure mise en place des règles et des personnages : les intérêts économiques du jeu pour son producteur, souvent méprisé par ses pairs, la sélection des participants, tous plus pourris les uns que les autres, même le héros au passif pas si glorieux que ça (il trucide aisément) qu’on essaie de positiver au vu de ses « priorités » (le film aurait été encore plus fort si il avait été une véritable ordure mais bon...), dominés par un Vinnie Jones excellent en ex-SAS super sadique, ex-tortionnaire, violeur, j’en passe et des meilleures ! Son aveu final l’humanise un tout petit peu, mais il est quand même gratiné. Autre point positif, les alliances qui se nouent entre victimes-assassins, avant que le concept du « Il ne doit en rester qu’un ! » reprenne le dessus. Avec de telles bases, le film sort aisément du lot, et donne bien plus de matière à ces montagnes de muscles utilisées uniquement pour leurs aptitudes (le pire étant le banal au possible « Marine »). Nouveau venu, l’ex-catcheur Stone Cold ( !), nom de scène pour Steve Austin (non, sans, déc’, c’est son vrai nom ? Comme « L’homme qui valait trois milliards » ?...), possède bien plus de talent que John Cena (facile !) ou Kane (et encore, Kane ne fait pas honte à « See no evil »...) dans le registre du jeu d’acteur. Même en interview, comme on le voit dans les bonus, il a plus de choses à raconter (même les plus « radicales »...) que ses deux copains comme sa rencontre avec Vinnie Jones, surnommé sur le ring « Le bulldog britannique », et commentée dix ans après par les deux acteurs, un souvenir (bonus) filmé assez marrant à voir. Et concernant Austin, avant d’être catcheur, il fut aussi joueur de foot US, ce qui explique aussi une partie de souplesse bien plus puissante qu’un simple catcheur, un avantage pour les cascades. On notera aussi un making-of vraiment sincère, où le jeune Scott Wiper (à suivre pour voir ce qu’il fera par la suite, lui : il est plutôt doué dans le genre) revient sur son implication dans le projet, avec près de dix moutures du scénario avant d’avoir la définitive, sur sa volonté de tout tourner en décors naturels et non devant des fonds verts ou bleus, sur le réalisme des combats, sur l’implication de Steve Austin dans le projet, bref que du bon pour corroborer ce qu’on pense du film. Et dans l’ensemble, ce « Condamnés » constitue la meilleure surprise d’un film produit par la WWE, le mieux écrit, le plus riche, le mieux réalisé, bref toutes proportions gardées, leur titre de gloire quoi !
Note film : 7/10
DVD : copie excellente, format d’origine 2.35, image 16/9ème - Bonus : 5/10 : making-of en 5 modules - Steve Austin & Vinnie Jones sur le ring : retour sur leur rencontre - Steve Austin en promotion en Australie - comparaison film / story-board - bandes-annonces.
St. THIELLEMENT
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