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Avec Brittany Snow, Idris Elba, Jessica Stroup, Johnathon Schaech
SPHE Vidéo
On ne le dira jamais assez mais tout remake n’est pas bon à faire. Maintenant, pour ne pas trop se diversifier, on va se restreindre au genre du slasher, vous savez ces films avec un tueur masqué qui dégomme toute une bande d’adolescents débiles ou d’étudiants pré-pubères dans la grande majorité des cas (si on sort déjà de ces deux créneaux, on est face à un slasher haut dessus de la moyenne !). Hé bien, même là, les réussites se comptent sur les doigts d’une main et les raisons d’un remake peuvent parfois laisser songeur. Par exemple, c’était casse-gueule par excellence de faire celui de « Massacre à la tronçonneuse » sauf qu’au bout du compte, le remake s’en est sorti haut les mains, signé par ce germanique fou qu’est Marcus Nispel qui vient de remettre le couvert avec celui de « Vendredi 13 » qu’on attend avec une certaine fébrilité (pour les fans, hein, les autres, ils s’en tapent comme de l’an 40 !). Donc, dans les réussites du genre « refaites », on a aussi « Black Christmas ». Et c’est tout. On passe aux échecs sans appels avec en tête de liste le très mauvais « Halloween » de Rob Zombie. Et il reste la catégorie de ceux dont on se demande encore pourquoi vouloir en faire un remake comme « April fool’s day » (l’original, sorti en France sous le titre « Week-end de terreur », est très sympa mais c’est tout), « The house on sorority row » (très bien, surtout par ses qualités techniques) ou encore prochainement celui de « Meurtres à la St-Valentin » (l’initial, c’est le basique total du genre, d’une débilité confondante ; le remake sera en 3D...). On pourra arguer que tout ceci n’est qu’histoire de gros sous, c’est même certain, mais quand même : la pénurie scénaristique est telle qu’il faille aller voir dans les vieux fonds de tiroir pour repiquer une idée ? Non, c’est surtout le nom du film qui est important, et son succès d’époque pouvant se réitérer aujourd’hui. La preuve en est celui du « Bal de l’horreur », un psycho-killer parmi les plus mauvais qui soient, qui paradoxalement donna trois séquelles dont la première, « Hello Mary-Lou », est plus qu’excellente, un mix réussi de possession démoniaque d’une étudiante par l’esprit d’une reine de bal de fin d’année, le tout dans une ambiance onirique savoureuse, avec plein de clins d’œil aux grands maitres du genre (disponible en superbe copie en zone 1). Bref, revenons au premier du nom, un slasher commun de revanche d’un étudiant qui zigouille plein d’autres étudiants lors d’une fête de fin d’année. Qu’en est-il du remake ? Simplement un postulat de base plus « réaliste » avec un tueur ayant massacré la famille d’une étudiante, laissant cette dernière en vie suite à une sorte de coup de foudre. Quelques années plus tard, elle va vivre la plus grande soirée de sa vie (c’est aux USA, hein, pour eux, c’est leur plus grande soirée de leur vie...), celle de la fin de sa promo de lycée. Mais le tueur s’est échappé et il veut terminer son massacre... Comme ça, là, on se dit que non, tout ceci n’est que dans la tête de la fille, que le tueur n’est pas là, que c’est un « copycat », que tout ceci va avoir un dénouement surnaturel, etc... En fait, on cherche à conjurer le mauvais sort qui nous attend. Cherchez pas, plus rationnel, absurde, inintéressant, plat et terne que « Le bal de l’horreur », c’est rare à trouver. On a droit au pire de tout dans le genre : amourettes niaises, rivalités féminines ringardes, suspense inexistant, fausses-peurs ridicules, quasiment pas de sang (au moins, ça aurait pu sauver les meubles...), le tout au service d’une histoire aussi palpitante qu’un épisode de « Derrick » ! Et ce truc là a relativement bien marché au box-office US, à la consternation générale. Heureusement, la copie est superbe, et les bonus sont conséquents : on passe sur le commentaire audio des acteurs qui s’y croient et qui donnent de l’épaisseur à ce qui n’en a pas, pour filer aux scènes coupées, à la fin alternative (bof !), à quelques autres documentaires qui en soit ne cassent pas non plus la baraque mais qui par rapport au film, valent mille fois plus d’être vus. Tout ça pour un remake qui arrive presque à faire pire que son modèle original, lui-même déjà inutile pour le genre ! Dernier point : il s’agit du premier film cinéma de Nelson Mc Cormick qui vient de réaliser depuis le remake de... « Stepfather », l’excellent thriller d’épouvante de Joe Ruben avec Terry O’Quinn en beau-père psychopathe : on sait déjà à quoi s’attendre, donc à rien !
Film : 1/10
DVD : copie excellente, format d’origine 2.40, image 16/9ème compatible 4/3 - Bonus : 8/10 : making-of, scènes coupées, scènes rallongées, fin alternative, commentaire audio du réalisateur, de Brittany Snow & Johnathon Schaech, bêtisier, création de l’hôtel, profil du tueur, album photo “étudiants” des acteurs.
Stéphane THIELLEMENT
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