Je viens à l’instant d’apprendre la triste nouvelle du décès d’André
Caroff (de son vrai nom André Carpouzis).
André Caroff, qui nous avait généreusement gratifié d’une préface
autobiographique pour le Tome 6 de l’intégrale MADAME ATOMOS, avait été
peintre-
décorateur, cycliste, résistant pendant la guerre, représentant
de commerce et chauffeur de taxi, avant d’entamer une carrière
d’écrivain populaire en publiant dans les années 50 une série de contes
(signés Carpouzis) dans le Parisien Libéré.
Le Fleuve Noir venant de se créér et s’établir dans l’immeuble en face
de chez lui, Caroff se mit à lui fournir des romans policiers,
d’angoisse et d’espionnage, écrivant quatre heures par jour, tout en
faisant le taxi dix heures par jour. Son premier roman publié sous le
pseudonyme de Caroff fut HALLUCINATIONS (Angoisse 73, 1960) bien que
NEVROSE (Angoisse 77) fut le premier écrit et accepté. Après l’arrêt de
la collection Angoisse, Caroff passa à Anticipation avec LE RIDEAU DE
BRUME (No. 457, 1971).
André Caroff est, bien sûr, le père de la célèbre MADAME ATOMOS (18
romans réédités en une intégrale de six volumes), mais aussi de TOM
ROD, combattant du futur, du super-espion BONDER, de la SAGA DES ROUGES
et, chez Rivière Blanche, de la série post-apocalyptique du MANDARIN.
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Autant que Maurice Limat, B.-R. Bruss, etc., André Caroff avait été
l’un des pilliers littéraires de l’âge d’or du Fleuve Noir, et sa
disparition ne peut qu’émouvoir tous les fans de cette période. Le
décès d’André Caroff est un peu comme un iceberg se détachant de la
banquise du souvenir de nos plus jeunes années...
Jean-Marc Lofficier