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Réal. & scénariste : Tony Gilroy
Avec : Clive Owen, Julia Roberts, Tom Wilkinson, Paul Giamatti.
Distribué par Universal Pictures International France
122 mn
Sortie le 25 Mars 2009
Note : 1/10.
« Le grand retour de Julia Roberts » qu’ils disent. « le meilleur scénario que j’ai lu depuis longtemps » dixit Clive Owen, dont on a apprécié son excellent avant-dernier film, le thriller financier « L’enquête ». Avec tout ça, on devrait être en face d’un évènement, d’une comédie romantique d’aventures rocambolesques et policières comme on n’en n’a pas vu depuis « Thomas Crown » (le remake, n’exagérons pas trop non plus !). Sauf que le couple Owen-Roberts, on a déjà donné dans l’ultra-mauvais « Closer » (film de cul pour coincés du cul, d’une certaine catégorie sociale en plus !), sauf que le grand retour de Julia Roberts, ça émeut autant que le grand retour d’Isabelle Adjani (bon, un peu plus quand même, mais pas de beaucoup, hein...), sauf que le réalisateur scénariste de cette grosse brioche, c’est Tony Gilroy, très bon quand ses scénarios sont mis en images par d’autres (la trilogie « Jason Bourne », « Dolores Claiborne », « L’associé du diable ») et pas bon du tout quand il réalise lui-même (« Michael Clayton » : d’une platitude si flagrante qu’on s’y ennuie très rapidement !), sauf que Clive Owen ben parfois, il se plante !
Claire et Ray sont deux ex-agents des services secrets, des as dans leurs domaines, reconvertis dans le monde des affaires. Ils se rencontrent une première fois à Dubaï lors d’une garden-party, l’un plume l’autre. Ils se quittent, se retrouvent quelques mois plus tard, restent ensemble, échafaudent des plans d’arnaque dans le domaine du business privé avec leurs responsables respectifs, échafaudent des coups fumants, se mentent, se poursuivent, s’arnaquent, et finissent par ne plus savoir quand la confiance règne, quand la sincérité est de mise. Mais pour cette ultime arnaque, ils vont devoir retrouver leur confiance pour mener à bien un projet qui se chiffre en dizaines de millions de dollars. Mais jusqu’à quel point vont-ils tenir, qui finira par gagner, qui plumera l’autre, ou... Pire que tout cela !
Les histoires d’arnaqueurs arnaqués combinées à une romance entre les deux principaux protagonistes, un jeu de séduction version le chat et la souris, est un concept qui a toujours son potentiel d’intérêt. Mais il faut être un as pour jongler avec de tels éléments. Et ce n’est pas du tout, mais alors pas du tout le cas de Tony Gilroy : à force de trop vouloir compliquer les choses, il sombre dans une mauvais comédie qui lasse rapidement, renforcée en plus par des enjeux idiots concrétisés par le biais de puissants industriels plus caricaturaux qu’autre chose (Giamatti est insupportable !). A partir de là, difficile de faire prendre la mayonnaise, et on n’a plus qu’à supporter des numéros d’acteurs en roue libre, encadrés par une mise en scène qui veut tenter un style différent (le split-screen, comme dans « L’affaire Thomas Crown », l’original, classique magnifique avec Steve McQueen & Faye Dunaway) & moderne mais sans que cela apporte quoi que ce soit de plus à l’histoire, le tout au service d’une histoire qui se veut si ambitieuse qu’elle finit par sombrer dans la parodie involontaire, pesante, pas drôle pour un rond. Alors, les superlatifs pour « Duplicity », on peut les oublier : tout est raté, long, insupportable, fatiguant. Ce n’est ni un grand retour, ni un excellent scénario, c’est la preuve que Tony Gilroy n’est pas fait pour porter deux casquettes à la fois, surtout parmi les plus importantes qui soient dans un film.
St. THIELLEMENT
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