SF Mag
     
Directeur : Alain Pelosato
Sommaires des anciens Nos
  
       ABONNEMENT
Des centaines de chroniques livres
Sfmag No124
118

20
s
e
p
t
RETOUR à L'ACCUEIL
BD   CINÉ   COUV.   DOSSIERS   DVD   E-BOOKS  
HORS SERIES    INTERVIEWS   JEUX   LIVRES  
NOUVELLES   TV   Zbis   sfm   CINÉ-VIDÉOS
Encyclopédie de l'Imaginaire, 18 000 articles
Pour voir le programme du No en cours cliquez sur l'image
Voir 103 livres sur le cinéma, romans, études, histoire, sociologie...
  Sommaire - DVD -  M - R -  Outlander (Id.) - Edition zone 2 - Inédit
"Outlander (Id.) - Edition zone 2 - Inédit "
de Howard McCain
 

Avec Jim Caviezel, John Hurt, Ron Perlman, Sophia Myles, Jack Huston.
Wild Side Vidéo

Ce film n’est pas du tout, mais alors pas du tout un « direct-to-video ». C’est une grosse production de 50 millions de dollars, en partie produit par la Weinstein Company, qui n’a pas su quoi en faire, qui a transformé cette épopée d’aventures vikings combinées à de la science-fiction et à de l’horreur en tragédie, au point de le sortir dans moins de 20 salles aux USA en début d’année, ce qui engrangea moins de deux cent mille dollars de recettes !!! Bien entendu, les rumeurs sont les pires sur le film, ceci expliquant cela sauf qu’après vision, le verdict est tout autre : « Outlander » est un excellent film, qu’on sent blessé de partout mais qui n’en garde pas moins l’essentiel, à savoir une sorte de « Treizième guerrier » rencontrant « Predator », mariage pas du tout gagné d’avance mais qui au final se révèle bien plus réussi que toutes les médisances dites un peu partout.
Il y a fort longtemps, au temps des vikings, un voyageur de l’espace s’écrase sur terre avec dans son vaisseau une créature monstrueuse. Prenant l’étranger pour un espion, les hommes de Rothgar le font prisonnier. Mais très vite, des massacres se font écho autour du village et Kainan, l’étranger, arrive enfin à les convaincre de son histoire. Pour eux, le seul moyen de s’en sortir vivant sera de s’associer à Kainan afin de détruire la bête, sorte de dragon venu d’un autre temps, d’un autre lieu...
Comme ça, là, sur le papier, ça peut paraitre ridicule. Mais Howard McCain, un petit nouveau venu de la télévision (et qui a écrit le prochain éventuel film de « Conan » qui malheureusement doit être signé de ce bouffon de Brett Rattner, et qui a aussi signé le script de « Underworld 3 ») porte ce projet depuis trop longtemps pour simplement accoucher d’une vulgaire série Z fauchée. Pour son passage au cinéma, il veut avoir les meilleures cartes en main. Trouvant en un des producteurs du « Seigneur des anneaux » un appui financier, McCain arrive enfin à monter « Outlander » avec d’autres financements (dont ceux cités plus haut...) et bénéficiant d’un budget relativement confortable, part dans des régions encore sauvages du Canada, comme la Nouvelle-Ecosse, et même la Norvège, pour recréer son univers viking. Lequel constitue déjà une réussite, assez impressionnante même. Là-dessus, le scénario crée aussi l’élément futuriste avec Kainan et son monstre, deux êtres venus d’une autre galaxie ayant une technologie à des années lumière de celle des fils d’Odin. Là-encore, on est agréablement surpris du résultat, ces mondes étant en soi plus que réussis. Ne reste plus qu’à mixer l’ensemble pour d’une part le faire tenir et d’autre part, le restituer sans que cela ne sombre dans la parodie involontaire. Et c’est ce qui se passe. Kainan (Jim Caviezel, excellent dans « La passion du Christ » ou « Highwaymen », mauvais comme tout dans le remake de « Long week-end »...) apprend avec sa technologie la langue de la terre où il s’est écrasé, perd très vite ses armes du futur, sombre son vaisseau au fond d’un fjord ; le Moorwen ressemble à une sorte de dragon de légende, et de ces faits, accède à une certaine crédibilité dans un tel contexte (les textes des érudits vikings mystifieront un peu la vérité, et les dragons naitront...) ; les vikings ne détonnent pas : à part John Hurt & Ron Perlmann (difficilement reconnaissable, il a le look de Matthew McConaughey dans « Le règne de feu » !!!), quasiment que des acteurs peu ou pas connus, des looks criant de véracité. Et ces décors naturels qui cimentent l’ensemble, servis autrement par d’excellents effets spéciaux quant au Moorwen : que demander de plus, sinon un bon technicien derrière la caméra. Et là encore, Howard McCain s’en sort haut la main. Bon, bien sûr, ce n’est pas McTiernan mais dans le genre, au vu du sujet assez casse-gueule, il démontre un savoir-faire certain. Et au final, franchement, hé bien, « Outlander » est un très bon film, à la carrière parmi les plus injustes qui soient. Même pas une séance spéciale à Gérardmer (par contre, certains pires y ont eu droit...), même pas un semblant de sortie. Directement en vidéo, certes soigné (en plus, il y aura une sortie aussi Blu-ray, point chroniquée ici, on a juste droit au test DVD, c’est déjà bien...) mais quand même. Qu’importe, on a la chance de le voir enfin, de découvrir qu’il n’est pas l’affreuseté tant décriée mais bel et bien un grand film d’aventures combinée à du pur fantastique. Question DVD, la copie est superbe, les scènes de nuit sont parfaites, la lumière est magnifique. Et les bonus sont merdiques au vu du film : quelques scènes coupées et en guise de making-of, des dessins de pré-production. Parait que le Blu-ray en possède largement plus. On se consolera donc seulement avec l’excellence de la qualité technique de la copie DVD, ce qui ne fait que rajouter au plaisir de découvrir « Outlander », certes inférieur à ce chef-d’œuvre mutilé qu’est « Le treizième guerrier » mais qui se situe quand même au dessus du troisième film récent sur les vikings, à savoir « Pathfinder » : si avec ça, vous hésitez encore à le visionner...

Note film : 8/10
DVD : copie excellente, format d’origine 2.35, image 16/9ème comp. 4/3 - Bonus : 2/10 : scènes coupées - dessins préparatoires - galerie photos - story-board imprimable - bande-annonce.

St. THIELLEMENT



Retour au sommaire