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Avec Jason Statham, Robert Knepper, Natalya Rudakova, François Berléand.
FPE Vidéo
Depuis maintenant quelques années, Luc Besson via sa boite Europa Corp. enquille tranquillement les films d’action bourrins avec une monotonie routinière dont ne se dégage quasiment aucune surprise. Enfin si, on en a eu deux : le bon « Go fast » (bon dans sa première partie, la seconde, version frenchie de « Fast and furious » étant ce qu’elle est logiquement...) et surtout « Taken » qu’on ne peut pas ne pas aimer : c’est bourrin, facho, tout ce qu’on veut, mais Liam Neeson est excellent et en plus, c’est plutôt très bien foutu question action (oui parce que question scénario, hein, avec notre Paris repaire de terroristes...). Et tout cela commença avec des œuvres impérissables telles que « Le transporteur » qui eut le mérite de faire connaitre Jason Statham, et dont le deuxième fut signé par le bon Louis Leterrier (respect pour ce monsieur depuis son « Incroyable Hulk » et en attendant son remake du « Choc des titans »...). L’histoire, souvent écrite par Besson et son complice Robert Mark Kamen (« yes-man » par excellence, dont les « titres de gloire » furent, voyons voir... « Taps » avec une tripotée de jeunes acteurs comme Sean Penn et Tom Cruise, « Split image » de Ted Kotcheff sur les sectes, « Karaté Kid »... Ah si, il a écrit « La puissance de l’ange » avec Morgan Freeman, sur l’apartheid, excellent film, et depuis, il est chez Besson... Ca paye bien, il parait !), tourne autour d’un as du volant, Frank Martin qui se retrouve toujours embringué dans des histoires sordides où chaque colis se révèle piégé et où tout le monde le poursuit. Voilà. Ici, il se retrouve lié par la force d’un bracelet-bombe à sa voiture et il doit se rendre en Roumanie pour y livrer ce que le sinistre Johnson (Robert Knepper, T-Bag dans « Prison break ») a enfermé dans son coffre. En plus, il est accompagné d’une jeune nana aussi mignonne que désagréable, Valentina (premier rôle de Natalya Rudakova, sosie incroyable de Marlène Jobert jeune, avec ses tâches de rousseur, son joli minois... Mais jeune, hein, de l’époque du “Passager de la pluie”, fantasmante à l’époque, la Marlène, si, si...). Une longue route les attend avec des révélations qui auront un impact personnel sur Frank.
Bon, l’intrigue tient sur une feuille de papier cigarette et n’est là que pour justifier la mise en chantier de ce troisième volet. Et ça se ressent facilement, tant les deux heures que durent le film arrivent à procurer par moments un ennui mortel. Car l’action n’y est pas omniprésente et même quand elle est là, elle n’est pas des plus justifiées ! Bien sûr, Statham se bat et torgnolle à tire-larigo tout adversaire même plus baraqué que lui, mais tout cela avec une mise en place inexistante et absolument injustifiée et illogique. C’est bien beau de se comparer aux films américains comme Olivier Megaton le dit si souvent dans son commentaire audio mais de l’action pure, même tournée en live, sans rien derrière (style le surestimé “Ong-Bak”), ce n’est demain la veille que ça supplantera le meilleur du cinéma américain dans le genre. Tout cela donnant un bilan plutôt médiocre du film, dont on ne sauvera que Jason Statham, acteur qui se sous-estime trop pour accepter si souvent de tels produits. Statham a eu l’occasion de prouver ses qualités physiques, c’est certain, et en acteur, des réussites telles que “Braquage à l’italienne”, “Braquage à l’anglaise” (son meilleur rôle à ce jour), et le récent “Death race” sont là pour confirmer ses autres talents. Maintenant, l’édition Blu-ray met les petits plats dans les grands. Techniquement, la copie est magnifique, éclatante, et le son dépote au maximum, rien à dire sur ce plan. Question bonus, au vu du film, on ne s’attendait pas à autant. Autant étant un commentaire audio en Picture In Picture, plus vivant que le simple audio, permettant de revenir dessus sur certaines scènes clés. On découvre ainsi beaucoup de choses intéressantes, comme les délais impartis par la production pour la mise en chantier d’un tel produit (vite, vite et vite !) et la confirmation que quasiment toutes les cascades sont en live, ce qui donne au film un autre de ses bons points tant parfois le résultat est là. Mais à côté de ça, tout simplement, Olivier Mégaton n’est pas non plus un (restons modestes...) Louis Leterrier et son « Transporteur 3 » ne lui doit pas le meilleur de ce qu’il recèle. Là-dessus, on se dit qu’il est inutile d’en préparer un quatrième mais bon, Besson-producteur étant Besson-producteur...
Note film : 3/10
Blu-ray : copie excellente, format d’origine 2.40, image 16/9ème comp. 4/3 - Bonus : 10/10 : making-of, module Picture In Picture pour le commentaire audio de Olivier Mégaton, deux scènes inédites en story-board.
St. THIELLEMENT
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