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Huit récits traitant de l’amour et de ses conséquences, souvent dramatiques :
Dans l’introduction, un mangaka en panne d’inspiration rencontre par hasard une adolescente avec qui il a une aventure.
Dans « L’eau calme », Saé, tenancière d’un gîte, retrouve son ami Odajima qui était parti travailler à Tokyo. Lors de ses retours au pays, il vient revoir son amie avec qui il a des relations sexuelles. Il est marié mais désire refaire sa vie avec Saé. Mais cette dernière ne lui laisse pas le temps de le lui expliquer et prépare une vengeance.
Dans « Dernier voyage en amoureux », un jeune couple réserve une chambre dans une station thermale. Tout à l’air de rouler pour le mieux, mais nous apprenons qu’en fait ce couple fait un voyage d’adieu : ils sont en instance de divorce et l’homme va avoir un enfant de sa nouvelle compagne.
Dans « Jours d’écume », le patient d’une maison de retraite s’agite car il a découvert un corps dans l’étang voisin. La jeune fille, qui fuit sa vie à la ville, est sauvée. La jeune épouse du vieillard sollicite alors la jeune femme afin de faire une « reconstitution » de sa noyade afin de sortir l’homme de sa torpeur.
Dans « Hygro-45 », une jeune femme est espionnée par son voisin lors de ses ébats. Alors qu’elle s’apprête à emménager avec son amoureux, elle se rend compte que ce dernier la trompe avec sa meilleure amie.
Dans « Chez Mizunuma », Itsutoshi travaille dans le konbini de sa grand-mère. C’est là qu’il y rencontre une collégienne qui le déstabilise par sa franchise et sa fraîcheur. En effet, celle-ci est à mille lieux de sa petite amie décolorée qui se prend pour une princesse.
Dans « Ma vie avec K », une jeune fille vient de tenter de se suicider suite à une rupture amoureuse. Un homme marié, qui semble très amoureux d’elle, est aux petits soins.
Dans « Mielleux Noël », une famille éclatée se retrouve : la mère annonce son remariage avec le meilleur ami du père, contre toute attente, car c’est plutôt le père qui a une réputation de tombeur. Les enfants sont choqués.
Kan Takahama nous fait croire à ses histoires avec force. D’ailleurs, l’introduction nous y invite, faisant croire que l’auteure est ce mangaka ayant une aventure avec une mineure, lui inspirant un livre... Pourquoi pas « L’eau amère » ? Oui mais l’auteure est une femme...
Pourtant, point de romantisme et sentimentalisme écoeurant. Ici l’amour est compliqué, douloureux voire impossible. Rien de très réjouissant. Mais quel réalisme, autant dans le scénario que dans les dessins. A lire (pour lecteurs avertis quand même, car certaines scènes sont très crues).
Virginie Liégeon
Kan Takahama _ L’eau amère - Editions Casterman, collection Sakka, collection auteurs - février 2009 - Inédit, sens de lecture japonais, 232 pages - 11,50 euros
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