|
– Les dieux peuvent être contraints, trompés ou trompeurs, mais pas la destinée...
Il y a 8000 ans Azell le dieu des Gorgones s’incarna et poussa son peuple à la domination d’Asceltis, le monde peuplé de mille peuples. Il fut contré par quatre champions ayant reçu de leur dieu respectif les armes pour l’affronter.
80 siècles plus tard Eyla la Sylve reçoit pour mission d’un dieu de s’opposer à la réincarnation d’Azell. Mais capturée par le peuple Oslan elle est contrainte de participer à un combat de gladiateur. Dans l’arène la Sylve se retrouve en compagnie de Tsëh le noble templier kagne, d’Aka l’abenturier oslan et d’Arrouen le farouche guerrier Scient.
Les habitués des histoires d’héroïc-fantasy croiront un instant que c’est au coeur de l’arène que va se constituer une équipe d’aventuriers comportant les quatre héros. La charge héroïque de l’un d’eux contre une créature monstrueuse se traduit aussitôt par sa décapitation. Le ton est donné. Les héros peuvent échouer et mourir. Les rescapés seront délivrés par Albian, membre du frèle peuple des Naadirs soumis aux Oslans. Il ne s’agit pas d’altruisme, mais de pragmatisme. Albian venant d’assassiner un Oslan cherche de l’aide pour quitter la citadelle oslane et survivre dans les contrées sauvages jusqu’à ce qu’il atteigne un autre royaume.
Eyla saisit l’occasion et s’efforce de les enrôler dans sa quête. Mais certains de ces compagnons d’aventure sont réticents à l’idée d’affronter un dieu. De plus l’entreprise s’avère périlleuse et certains des héros tombent en chemin. D’autres rejoignent le groupe d’aventuriers et succombent parfois après quelques pages. L’incertitude règne. Un héros peut quitter l’histoire à tout moment ou bien même trahir. Signalons le personnage complexe d’Aka qui hésite sans cesse sur sa fidélité, jusqu’à ce que se produise l’intervention de son dieu.
Si cet univers s’avère riche et original il est difficile de ne pas faire le parallèle avec "Le Seigneur des anneaux". La Sylve évoque une Elfe. Les trapus Oslans ressemblent à des Nains, tout comme les Scients à des humains. Les petits Naadirs aux pieds si originaux pourraient correspondre à des Hobbits.
Mais il existe d’autres allusions comme le peuple des Akorenns lié au désert. On peut penser aux Freemens dont Frank Herbert a peuplé Dune, d’autant que le nom akoreen rappelle Harkonnen.
Le dessin d’Istin représente efficacement l’exotisme, dans la description des nombreux peuples d’Asceltis et de leurs réalisations comme la représentation de la citadelle ou bien de la route commerciale.
Cette trilogie se termine par une fin ouverte, tandis qu’une autre série "Les exilés d’Asceltis (1) poursuit l’exploration de cet univers
(1) dessinée par Paolo Deplano
Damien Dhondt
Scénario : Nicolas Jarry, Dessin : Jean-Luc Istin, Couleur : Elsa Brants & Ellem
Les Brumes d’Asceltis _ Edition : Soleil _ Inédit, grand format, 48 pages couleurs _ 12,90 euros
tome 1 : La Citadelle oslanne (juin 2003)
tome 2 : Le Dieu lépreux (septembre 2004)
tome 3 : Le Roi Arkorenn (septembre 2006)
|