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Scén. : Harald Kloser & Roland Emmerich
Avec : John Cusack, Chiwetel Ejiofor, Amanda Peet, Oliver Platt, Thandie Newton, Danny Glover & Woody Harrelson.
Distribué par Sony Pictures Releasing France.
158 mn.
Sortie le 11 Novembre 2009.
Note : 7/10.
Autant « Avatar » de James Cameron sera bel et bien l’évènement cinématographique de cette année, autant « 2012 » constitue la nouvelle colossale série B de Roland Emmerich. Car malgré tous ses efforts, le cinéaste germanique continue inlassablement de faire des films certes étourdissants par leur ampleur mais à une échelle somme toute relativement faible. A part peut-être « The Patriot » avec Mel Gibson ou encore son « Jour d’après » qui, tout en ayant quelques défauts bien visibles, constitue un des meilleurs films catastrophe qui soient. Mais autrement, Roland Emmerich n’arrive jamais à transcender ses films, à leur donner l’ampleur des grands, malgré une fois encore, un déploiement de forces considérables. Celui qui commença sa carrière en Allemagne, son pays d’origine, avec des œuvres complètement pompées sur des modèles US (l’affreux « Joey » piquait du Spielberg à tout va, tout comme « Ghost chase », avant de passer à du Cameron avec son « Moon 44 », par ailleurs le premier à démontrer les évidents qualités d’Emmerich quant à savoir filmer les effets spéciaux et les maquettes...) avant de justement franchir l’Atlantique, et de signer « Universal soldier », puis « Stargate » et enfin « Independance day », chaque film rapportant à chaque fois plus au box-office. Bon, sauf que jusque là, rien de bien transcendant du tout. Arrive son remake de « Godzilla », raté mais le meilleur de ses films, titre qu’il va perdre au profit de « The Patriot », et qu’il reperdra au profit du « Jour d’après », lequel conserve toujours la couronne. Et sur ses derniers films, celui qui ne voyait que par les USA (surtout avec « ID4 ») en vient aujourd’hui à les critiquer ouvertement (« Le jour d’après ») et parfois maladroitement (ce même dernier titre et surtout « 2012 »). A côté de ça, Emmerich sait donner du spectacle, et ne floue pas le spectateur sur le prix de son ticket : avec « 2012 », on en a pour son argent, c’est déjà ça !
Tout commença par une prédiction Maya qui disait que le calendrier ne pourrait aller plus loin qu’en 2012 suite à des catastrophes tellement monumentales que l’humanité serait presque éteinte. Aujourd’hui, en Inde, des scientifiques étudiant le noyau terrestre remarquent un très fort regain d’activité faisant augmenter la température de façon alarmante. Un scientifique américain s’étant rendu sur place, revient à Washington avec les preuves du désastre final. Les présidents des grandes puissances décident alors d’un plan d’urgence, pour sauver une partie de la race humaine. Au milieu de tout ça, Jackson Curtis, écrivain malchanceux, emmène ses enfants en vacances dans un grand parc. Il va être le témoin des premiers signes de désastres apocalyptiques, en même temps qu’il va découvrir qu’il existe une chance de s’en sortir vivant et de faire alors partie des derniers survivants...
Bon, c’est simple, dans le genre fin du monde ultime, ce sera difficile de faire pire ou mieux, suivant si on aime ou non « 2012 ». Comme toujours chez Emmerich, le spectacle est au rendez-vous au détriment de vrais personnages et non pas de caricatures, de la crédibilité de certaines scènes, d’un humour parfois mal placé. En tant que divertissement (!), « 2012 » assure pleinement sa fonction : il y a une montée de l’inexorabilité d’une catastrophe imminente, les petits signes précèdent les grands cataclysmes, jusqu’au déferlement de destructions massives frappant la planète. Ca peut paraître naïf, mais on serre bien les accoudoirs du fauteuil, parfois... Tout cela est spectaculaire au possible, très bien orchestré par Emmerich toujours aussi à l’aise dans les effets spéciaux. Mais en même temps, le film est dépourvu de ce réalisme qui pourrait nous faire prendre « 2O12 » pour un vrai grand film catastrophe au lieu d’une simple grosse série B ambitieuse et qui s’en donne les moyens, du moins sur le plan visuel et technique. Alors, oui, sur plus de deux heures, on ne voit jamais le temps passer, on se surprendra à réagir aux manifestations naturelles de destruction de notre bonne vieille Terre, mais à côté de ça, on ne ressentira pas grand chose pour qui que ce soit. C’est là le défaut majeur et principal d’un film autrement réussi en tant que film catastrophe pharaonique, signé d’un cinéaste qui après avoir idolâtré les USA en vient à les dénigrer et à pointer du doigt leurs défauts.
St. THIELLEMENT
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