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Les aventures d’un homme invisible (Memoirs of an invisible man)
Réalisateur : John Carpenter
Avec :
Chevy Chase, Daryl Hannah
La filmographie de John Carpenter se complète au fur et à mesure au point qu’à ce jour, il ne reste plus en attente (en zone 2) que L’antre de la folie, une version digne de ce nom de Assaut (la ressortie du DVD est certes meilleure que la précédente édition mais avoir fait un 16/9ème sur un format 1:85 alors que Carpenter a tourné son film en 2:35 relève de la honte absolue !), et ses téléfilms dont surtout Body bags dans lequel Big John a même un rôle. Arrive donc aujourd’hui Les aventures d’un homme invisible, un cruel souvenir pour Carpenter qui fut encore plus dégoûté par la politique des grands studios (en l’occurrence, ici, c’est Warner) qu’il ne l’avait été jusqu’ici, c’est à dire pire encore qu’avec la Fox et Les aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin ! D’ailleurs, en revoyant cette pourtant excellente comédie fantastique, bien plus riche qu’elle ne le laisse supposer, dès le début on ne voit pas le traditionnel " John Carpenter’s ... ", un signe bien révélateur.
" Yuppie " dans toute sa splendeur, Nick Halloway se rend à une soirée dans le building ultra-moderne d’une société de recherches. Au même moment, une expérience tourne mal, tous les invités sont évacués sauf Nick qui est parti se reposer dans une cabine privée. A son réveil, la moitié de l’immeuble a disparu, et lui complètement : Nick est devenu invisible.
On sent bien qu’au départ, on aurait pu avoir un thriller plus original que d’habitude, pour se rendre compte finalement que c’est la comédie qui fut mise en avant. Et c’est à partir de ce moment que Carpenter semble s’être désintéressé du film. Pourtant, malgré tous ces problèmes, Les aventures d’un homme invisible porte bel et bien par moments la patte du Maître. On devine aussi que l’aspect très cynique et critique du personnage de Nick Halloway (excellent Chevy Chase, comme quoi, quand il veut...) qui était déjà avant, quelque part, invisible : aucune présence, aucun esprit, aucune personnalité (et il lui faut être invisible pour s’en rendre compte !), l’attira au delà du défi technique que représentait le projet. Autre qualité du film, justement de remarquables effets spéciaux servant admirablement des séquences d’invisibilité qui rappellent étrangement les tableaux de Magritte ou de Dali, avec ces parcelles de vie conjuguées à un vide pourtant bien présent. Mais tout cela ne sauva pas le film qui connut un cruel échec commercial même si avec le temps, il en vient à se bonifier.
Sa sortie DVD permet donc de redécouvrir un Carpenter qui, même sans la reconnaissance paternelle de ce dernier (voir plus haut), est loin d’être une honte. Un minimum de bonus conséquents constituent une autre bonne raison de posséder ce film : des scènes coupées qui pour certaines auraient méritées de rester dans le film telle celle du cauchemar, et aussi un bonus caché (allez sur sa tête...) avec Chevy Chase filmé sur le plateau avec Carpenter lors d’une scène de rue. La conclusion s’impose du coup assez facilement : Les aventures d’un homme invisible mérite sa place dans toute DVDthèque de John Carpenter.
Stephane Thiellement
Note : 8/10 DVD : 5/10
Bonus (vostf) : scènes coupées ; reportage sur les effets spéciaux ; bonus caché : Chase on set.
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