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Avec Daniel Radcliffe, Emma Watson, Rupert grint, Robbie Coltrane, Michael Gambon, Alan Rickman, Timothy Spall.
Warner Home Vidéo
Avant-dernière adaptation du sixième roman lié à Harry Potter, ce jeune héros magicien, véritable phénomène encore plus fort que « Twilight » et qui dure au cinéma depuis maintenant huit ans. La saga prendra fin en Mai 2011 avec la seconde partie de « Harry Potter et les reliques de la mort ». En huit ans, le succès de chaque film est toujours en gros le même, à savoir près de neuf cent millions de dollars de recettes mondiales (seul le troisième, l’excellent, et meilleur de tous, « Harry Potter et le prisonnier d’Azkabhan », n’atteint même pas les huit cents millions... Injustice cruelle, pour ce qui constitue le seul chef-d’œuvre de la série). Ce septième épisode est même celui dont le succès outre-Atlantique est le plus fort après le premier volet, plus de trois cents millions de dollars. Sauf qu’en huit ans, le budget est passé du simple au double, soit de cent vingt-cinq millions de dollars à deux cent cinquante ! Et franchement, quand on voit le film, on se demande bien pourquoi : une telle somme pour « Dark knight » ou « Transformers 2 », d’accord mais là ! C’est un peu le mystère, même si la production design est magnifique, que tourner en Angleterre coûte cher, que certains effets spéciaux coûtent la peau du cul (comme l’araignée géante Aragog, créée en « vrai », pas informatiquement, ce qu’on apprend dans un des mini-documentaires des bonus, un travail de titan mais aussi monstrueusement cher !). Sinon, rien de plus que les précédents, David Yates reprend les commandes derrière la caméra, tout le monde en est content alors qu’il n’est pas non plus le plus grand des réalisateurs, surtout comparé à Alfonso Cuaron qui signa le troisième opus, mais bon... Bref, rien de bien neuf dans l’univers cinématographique d’Harry Potter, à part dans les bonus où se découvre un document assez exceptionnel...
La menace du retour de Voldemort se fait de plus en plus forte. A Poudlard, Harry soupçonne même un danger intérieur. En même temps, le professeur Dumbledore semble vouloir lui en apprendre plus sur Voldemort, comme pour mieux le préparer au combat final. Mais Harry, Hermione et Ron ont aussi leurs problèmes et dilemmes personnels, comme tout adolescent normal. Leur sixième année à l’école des sorciers sera celle où ils apprendront le plus de choses sur le plus grand ennemi qu’ils ne connaîtront jamais, mais aussi sur eux-mêmes, luttant avec leurs sentiments, et étant à l’aube de très grandes décisions suite à des évènements tragiques...
David Yates avait réussi à remonter légèrement la qualité des dernières adaptations en signant « Harry Potter et l’ordre du Phoenix » qui, en tant que roman, était un des plus difficiles qui soient avec une grande part d’intrigue politique qui meublait bien l’énorme épaisseur du roman. Mais pour sa seconde incursion dans l’univers des sorciers, Yates ne rehausse pas le niveau. Alors qu’il est en charge d’un des volets les plus riches de la saga, puisqu’on en apprend énormément sur Voldemort, il met en images un scénario qui s’intéresse plus aux amours adolescentes des jeunes sorciers, ce qui intéressera certes un public bien déterminé, au détriment des éléments plus riches sur le passé de Voldemort. Steve Kloves suit-il des directives bien précises ? On n’en saura rien officiellement... Là-dessus, Yates, qui n’est quand même pas la meilleure relève du cinéma britannique, malgré sa contribution à la série « State of play » (magnifiquement retranscrit au cinéma par Kevin Macdonald), signe une adaptation tranquille et monotone d’un roman à la base bien plus riche, et qu’il ne tire jamais vers le haut avec une mise en scène sans relief. Alors oui, dans les bonus, Daniel Radcliffe s’enthousiasme pour le retour de Yates, « certainement sa meilleure expérience sur tous les films », ce qui est peut-être vrai à titre personnel mais purement cinématographique, on ne le dira jamais assez, le meilleur demeure et de loin, le film de Cuaron. Bref, le film est décevant, mais il cartonne au box-office mondial. Comme quoi, les amourettes des jeunes sorciers marchent mieux que le passé du plus grand des sorciers maléfiques ! L’édition Blu-ray propose donc deux disques, le premier étant le film, dans une copie magnifique mais ça, déjà à la base, ça ne surprend guère parce que si il est une chose de réussi dans les « Harry Potter », c’est bien la production design, le côté gothique, magnifiquement restitué par une photographie souvent superbe donc en Blu-ray... Il reste à la rigueur quelques légères réserves sur certains plans qui perdent en qualité au fur et à mesure qu’on avance mais c’est du pinaillage au regard de l’ensemble de la copie. Sur le film, on a le droit d’intégrer le making-of via la fonction « Picture-In-Picture », pour les fans purs et durs, tout cela étant tout de même très commercial. Tout comme les documentaires sur le disque deux, où tout le monde congratule Yates, où on revient sur certaines scènes compliquées (la scène du baiser entre Harry et Ginny, à part le fait que les deux se connaissent maintenant depuis six ans, puisqu’ils ont les mêmes rôles depuis le premier film mais bon...), sur les aspects techniques, etc... Le tout toujours en mettant en avant les talents des uns et des autres. Si, la conception de l’araignée Aragog et la destruction du pont avec les images du tournage, méritent le détour. Et on arrive au meilleur documentaire, à savoir une heure en compagnie de J.K. Rowling pendant une année de sa vie. Au début, on ne pense pas grand-chose d’elle mais au fur et à mesure, l’écrivain se dévoile, se livre, et acquiert des qualités qu’on ne soupçonnait pas. Voir sa réunion de travail avec le staff Warner et Universal est croquignolant, car parfaitement le reflet de ces réunions où une personne parle pendant que dix autres griffonnent sur leur blocs-notes ! Ses réflexions sur l’argent, le succès, son passé sont pertinentes, et quand elle avoue être heureuse d’écrire aujourd’hui comme au moment de la rédaction du premier tome car elle n’a aucune contrainte de temps, peut laisser sous-entendre que les derniers volets auraient pu être meilleurs si on lui avait laissé le temps... et au milieu de tous ces bonus calibrés et parfaitement formatés, ce documentaire apparait comme quelque chose de vrai, de sincère. A lui seul, il est la raison de regarder le second disque. Et au final, malgré la faiblesse du film, « Harry Potter et le Prince de sang-mêlé » se suit quand même avec un certain plaisir car ça fait maintenant six ans qu’on le connait, Harry, on a toujours plaisir à le revoir, surtout dans le format Blu-ray qui rend justice aux qualités esthétiques du film. Et surtout, il ne faut pas passer à côté du documentaire sur celle qui créa un jour, sur une table de café, le monde d’Harry Potter.
Note film : 6/10
Blu-ray : copie magnifique, format d’origine 2.40, image 16/9ème comp. 4/3 - Bonus : 7/10 : disc 1 : fonction « Picture In Picture » - Disc 2 : scènes inédites - documentaires sur les effets spéciaux, le tournage, les cascades, etc... - Interviews express des acteurs - l’attraction du parc Universal - documentaire : « Un an dans la vie de J. K. Rowling ».
St. THIELLEMENT
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